Algérie : nouveau blocage dans l’enquête sur la mort des moines de Tibhirine ?

Les magistrats français qui se sont rendus en Algérie la semaine dernière n’ont pas pu emporter les prélèvements effectués sur les restes des crânes des sept moines assassinés en 1996, révèle jeudi la radio France Info.

Les moines du monastère de Tibhirine, assassinés en mai 1996. © AFP

Les moines du monastère de Tibhirine, assassinés en mai 1996. © AFP

Publié le 23 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12 heures 30

Le juge antiterroriste français Marc Trévidic était en Algérie la semaine dernière. Accompagné de sa collègue Nathalie Poux et d’experts français, il s’est rendu au monastère de Notre Dame de l’Atlas de Tibhirine, sur les hauteurs de Médéa (80 km au sud d’Alger) le 14 octobre, où il a assisté à une opération d’exhumation des restes des crânes des sept moines effectuée sous la supervision d’un magistrat algérien.

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France Info révèle jeudi 23 octobre que les autorités algériennes refusent désormais de laisser le magistrat français repartir avec les prélèvements effectués par les experts qui l’accompagnaient.

>> Lire aussi : Les crânes des moines de Tibhirine exhumés en présence du juge Trévidic

Selon les informations de la radio française, les experts, qui ont tout de même rapporté des photos et des radios, pourraient mettre en doute la date de la mort, fixée officiellement le 21 mai, date du communiqué du GIA qui annonçait l’exécution des moines.

Lors d’une conférence de presse jeudi à Paris, l’avocat des familles des victimes, Me Patrick Baudouin, a dénoncé une confiscation des preuves.

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"On est en train de nous priver des preuves qui ont été rassemblées, a insisté l’avocat des parties civiles. Il y a une confiscation de ces preuves par les autorités algériennes et donc une poursuite du blocage et des entraves que nous avons constamment rencontrées au fil de l’évolution de ce dossier, a-t-il déclaré. Si ce blocage persiste on pourra en déduire que c’est une sorte d’aveu, de reconnaissance d’une implication des services algériens."

Et de poursuivre : "L’enquête menée était de nature à nous conduire à connaître la vérité."

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Christian de Cherge, Luc Dochier, Paul Favre Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.

>> Pour aller plus loin : L’assassinat des moines de Tibhirine vu selon les différents protagonistes

Le rapt avait été revendiqué un mois plus tard par le Groupe islamique armé (GIA) via un communiqué signé de son "émir" Djamel Zitouni.

Marc Trévidic avait demandé à se rendre en Algérie il y a près de trois ans, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. Mais ce voyage a fait l’objet de longues tractations entre Paris et Alger, qui a également initié une enquête. Les deux reports successifs après l’accord de principe donné par les autorités algériennes en novembre 2013, avaient suscité l’agacement du juge Trévidic.

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Par Vincent DUHEM

 

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