Côte d’Ivoire : accusé d’avoir tenu des propos xénophobes, « Sam l’Africain » jugé le 31 mars

Placé sous mandat de dépôt vendredi 17 mars pour les propos xénophobes qu’il aurait tenu le 11 mars en parlant d’Alassane Ouattara, Sam Mohamed Jichi, dit « Sam l’Africain », doit être jugé le 31 mars.

Jichi Sam Mohamed, dit « Sam l’Africain » lors d’une audience du procès Gbagbo devant la CPI, le 9 mars 2016. © Capture d’écran / YouTube

Jichi Sam Mohamed, dit « Sam l’Africain » lors d’une audience du procès Gbagbo devant la CPI, le 9 mars 2016. © Capture d’écran / YouTube

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Publié le 20 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Mohamed Sam Jichi, dit « Sam l’Africain », sera jugé le 31 mars pour « incitation à la haine tribale, à la xénophobie et à la révolte des militaires », a confié à Jeune Afrique son avocat Me Modeste Abie. Candidat malheureux aux législatives de décembre 2016 à Youpougon sous la bannière du FPI de Pascal Affi N’Guessan, il est accusé d’avoir tenu ces propos le 11 mars, lors d’un meeting organisé à Youpougon.

Il a été arrêté le 17 mars et placé immédiatement sous mandat de dépôt. Il restera en détention à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) jusqu’au jour de son procès qui se déroulera au tribunal de première instance du Plateau, le 31 mars.

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Sur une supposée vidéo du meeting de Yopougon, diffusée sur Internet, Sam l’Africain dit notamment ceci : « Si je suis libanais alors Alassane [Ouattara] est burkinabè. Parce qu’Alassane et moi on, a le même statut : il est ivoirien, je suis ivoirien. Il a une partie ivoirienne, j’ai une partie ivoirienne. Mais, lui, sa femme n’est pas ivoirienne. Moi, au moins, ma femme est ivoirienne. »

https://www.youtube.com/watch?v=nUBTe_otMZU

Soutien à Laurent Gbagbo

Devant le procureur, après son interpellation le 17 mars, l’intéressé a nié les faits qui lui sont reprochés. « Les propos tenus rentrent-ils dans l’acte d’inculpation ? », demande Me Abie.

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Né à Dimbokro (centre), Alassane Ouattara a accompli une partie de sa scolarité au Burkina voisin et a reconnu avoir occupé plusieurs postes au titre de l’ancienne Haute-Volta. Cette situation alimenta un long débat sur sa nationalité et participa à la création du concept d’ « Ivoirité », lancé dans les années 1990 par ses adversaires politiques.

Ancien proche de Laurent Gbagbo à la double nationalité libano-ivoirienne, « Sam l’Africain » est le président de la Nouvelle Alliance de Côte d’Ivoire pour la Patrie (Nacip), une formation politique qui a soutenu Laurent Gbagbo pour l’élection de 2010. Il avait défrayé la chronique début mars 2016, lors du procès de ce dernier devant la CPI.

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Appelé par l’accusation à témoigner contre l’ancien président ivoirien, il avait, à la surprise générale, tenu des propos très conciliants envers lui. « L’homme que je connais a toujours voulu lutter pour la souveraineté totale de la Côte d’ivoire. Et je pense que c’est pour ça, aujourd’hui, qu’il se retrouve ici « , avait-il déclaré. Et de poursuivre : « Il y a l’ONU, il y a l’Union européenne, c’est des gens qui se mêlaient des affaires intérieures de la Cote d’Ivoire. Et ça, le président en aucun cas ne pouvait accepter ça. […] Selon nos informations, les rebelles ont été transportés par les chars de l’ONU, discrètement ».

« Je ne comprends pas », avait alors plusieurs fois réagi le juge italien, Cuno Jako Tarkusser.

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