Tunisie : polémique sur la provenance du drapeau géant inauguré pour la fête de l’indépendance
Un drapeau tunisien géant a été inauguré lundi à Tunis lors d’une cérémonie officielle, après plusieurs jours de polémique dans les médias et sur les réseaux sociaux au sujet de l’origine du tissu, importé de Turquie, qui a servi à sa fabrication.
C’est à l’occasion de la fête de l’indépendance que le chef du gouvernement Youssef Chahed a dévoilé la nouvelle « Place du drapeau », située sur les hauteurs du parc du Belvédère, poumon vert de la capitale tunisienne.
Tissu turc
Le drapeau inauguré à Tunis, de 14 mètres sur 21, a été hissé sur un mât d’environ 65 mètres, selon le ministre de l’Équipement Mohamed Salah Arfaoui.
L’installation du drapeau a été précédée par une polémique dans certains médias et sur les réseaux sociaux sur son coût et l’importation du tissu de Turquie, alors que les temps sont particulièrement durs pour le secteur textile en Tunisie
« Devant le drapeau de la Tunisie, on ne parle pas de montants », s’est contenté de dire le ministre de l’Équipement lundi aux journalistes. « Le promoteur tunisien qui a construit la colonne avait contacté plusieurs sociétés tunisiennes de textile et aucune d’entre elles ne possédait la qualité de tissu demandée pour la confection du drapeau national », a-t-il expliqué à l’agence TAP.
Une source gouvernementale a indiqué à l’AFP que « le coût de la place entière – aménagement, poteau, système hydraulique pour hisser le drapeau et le drapeau lui-même – [était] de 300 000 dinars » (122 000 euros).
L’appel d’offres a été remporté par des entrepreneurs tunisiens, mais ils ont fait venir le tissu de Turquie car « les caractéristiques requises » n’étaient pas disponibles en Tunisie, et parce que des offres française et italienne étaient trop onéreuses, selon la même source. Mais le drapeau « a été tissé en Tunisie », a-t-elle insisté.
En réponse à une question relative à la confection du drapeau national à l’étranger au moment où le secteur du textile connait en Tunisie des difficultés, Arfaoui a précisé que l’appel d’offre était conforme à la loi sur les marchés publics.
Symbole de souveraineté
Aux côtés de Youssef Chahed, Khaoula Rachidi, une jeune femme devenue célèbre en 2012 pour avoir tenu tête à un militant salafiste. Ce dernier avait abaissé le drapeau tunisien rouge et blanc dans une université pour le remplacer par un étendard noir et blanc frappé de la profession de foi musulmane, souvent utilisé par des islamistes radicaux comme emblème. La jeune Tunisienne avait tenté de remettre le drapeau national à sa place.
« La symbolique de ce drapeau, c’est la souveraineté de la Tunisie » et « les sacrifices des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour ce pays », a déclaré le chef du gouvernement, dont les propos ont été publiés sur le site de la radio privée Mosaïque FM.
« Et il faut se souvenir de cette symbolique parce qu’à un moment donné de l’histoire de la Tunisie, des gens ont voulu hisser un drapeau autre que celui-ci », a-t-il ajouté
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...