Migrants : des ministres européens et nord-africains étaient à Rome pour s’entendre sur un plan visant à couper la route libyenne

Les ministres de l’Intérieur du groupe de contact sur la Méditerranée centrale se sont réunis lundi à Rome pour discuter d’un plan visant à stopper les flux migratoires depuis la Libye.

Sur le bateau d’une ONG en Méditerranée, au large des côtes libyennes, en janvier 2017. © Sima Diab/AP/SIPA

Sur le bateau d’une ONG en Méditerranée, au large des côtes libyennes, en janvier 2017. © Sima Diab/AP/SIPA

Publié le 20 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

« L’attention doit maintenant se porter sur des efforts conjoints pour mieux gérer la situation en Méditerranée centrale. Cela nécessite des actions efficaces », affirme sans entrer dans les détails la déclaration d’intention signée par les ministres de l’Intérieur italien, français, allemand, autrichien, slovène, suisse et maltais côté européen, libyen et tunisien côté africain.

« L’objectif est de gouverner les flux migratoires » et non plus les subir, a expliqué à la presse le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, à l’issue de cette réunion à laquelle le chef du gouvernement libyen, Fayez al-Sarraj, a brièvement participé.

la suite après cette publicité

Chaos dans le pays

Un an après l’accord conclu avec la Turquie pour stopper les flux vers la Grèce, l’UE cherche toujours à établir un arrangement similaire avec la Libye, d’où sont partis quelque 20 000 migrants en direction de l’Italie depuis le début de l’année. Mais les négociations sont compliquées par le chaos qui règne dans le pays et par l’impact économique du trafic de migrants dans certaines zones côtières.

Selon le quotidien italien Corriere della Sera, le gouvernement d’union nationale (GNA) libyen a demandé ces derniers jours des radars, des embarcations, des hélicoptères ou encore des véhicules tout terrain, pour un total de 800 millions d’euros, pour contrôler ses frontières sud et ses eaux territoriales.

Formation des garde-côtes

la suite après cette publicité

Mais beaucoup s’inquiètent de voir des milices armées s’emparer d’une partie du matériel. Et il faudra s’assurer que les garde-côtes « qui ont été formés remplissent précisément leur mission », a estimé le ministre français de l’Intérieur, Bruno Le Roux.

Quelque 90 garde-côtes libyens sont actuellement en train d’achever leur formation sous l’égide de l’UE, et l’Italie s’apprête à leur rendre 10 vedettes libyennes saisies en 2011. Ils devraient être opérationnels fin avril-début mai, selon Marco Minniti.

la suite après cette publicité

« Des conditions à la limite du mépris humain »

L’objectif est d’intercepter les migrants avant qu’ils n’atteignent les eaux internationales et de les conduire dans des camps en Libye garantissant des conditions dignes et un respect des droits, ce qui représenterait « un grand pas en avant » par rapport aux « conditions à la limite du mépris humain » en cours maintenant dans le pays, a expliqué Mario Minniti.

Les migrants n’ayant pas droit à la protection internationale seraient renvoyés dans leur pays, a ajouté le ministre italien de l’Intérieur, sans préciser le sort des autres, qui représentent actuellement 40% des demandeurs d’asile en Italie.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Sur le bateau d’une ONG en Méditerranée, au large des côtes libyennes, en janvier 2017. © Sima Diab/AP/SIPA

Moi, Mamadou, migrant de 16 ans passé par l’enfer libyen

Contenus partenaires