Burundi : un colonel de la police retrouvé mort
Un colonel de la police du Burundi a été trouvé mort ce lundi à Bujumbura. Selon Iteka, la principale ligue des droits de l’Homme du pays, une soixantaine de cadavres, victimes présumées d’assassinats isolés, ont été ainsi retrouvés depuis le début de l’année.
Le cadavre du colonel Charles Ndihokubwayo a été retrouvé « dans la cour intérieure [de l’église] de la paroisse Saint Joseph de Ngagara », un quartier situé dans le nord de la capitale, indiquait ce lundi 20 mars le porte-parole de la police nationale burundaise, Pierre Nkurikiye sur son compte Twitter (non certifié).
https://twitter.com/PierreNkurikiye/status/843731005445980160
« Une enquête [est] en cours », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions sur les causes et circonstances du décès.
Selon les déclarations d’un proche de la famille du défunt à l’AFP, le corps du colonel Ndihokubwayo qui était de garde samedi 18 mars au Centre d’instruction de Mitakataka, dans la province de Bubanza, à l’ouest du pays, où il était affecté, a été retrouvé lundi matin.
63 cadavres retrouvés depuis janvier
La veille, le corps d’un autre homme, non identifié, « portant une blessure à la tête et une autre sur le côté » ,a été découvert dimanche sur la colline de Mpehe, dans la province de Muramvya (au centre du pays), ont rapporté à l’AFP une source policière et plusieurs témoins.
« Nous sommes très préoccupés par la recrudescence depuis quelques mois du phénomène de cadavres de personnes tuées violemment, qu’on retrouve jetés un peu partout dans le pays », a dénoncé auprès de l’agence de presse Anschaire Nikobamye, le président de la ligue Iteka (Dignité), la principale ligue des droits de l’Homme au Burundi.
Interdite depuis début janvier, la ligue Iteka dit avoir recensé « 22 cadavres découverts en janvier, 17 en février et 24 au cours des trois premières semaines de mars ».
« On constate qu’il s’agit souvent de corps de gens qu’on trouve les bras ligotés dans le dos et qui ont été tués par balles, poignardés ou [tués] à l’aide d’une corde. Certains ont été tués quelques heures avant, alors que d’autres sont en état de décomposition avancée », poursuit le président de la ligue Iteka, notant que « le plus souvent, l’administration s’empresse de les enterrer avant qu’ils ne soient formellement identifiés ».
400 000 personnes ont fui le pays
Durant les premiers mois de la crise que traverse le Burundi depuis avril 2015, des cadavres étaient régulièrement découverts dans les rues. Le phénomène s’était ensuite estompé, avant de réapparaître début 2017.
Selon l’ONU, les violences au Burundi ont fait 500 morts, 2 000 selon les ONG, et poussé quelque 400 000 personnes à quitter le pays.
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