Tunisie : un scrutin placé sous le signe de la morosité

Quelques jours avant les élections législatives, la Tunisie semble se préparer à troquer la transition contre une situation aléatoire.

Les députés tunisiens en séance, le 6 janvier 2014 à Tunis. © AFP

Les députés tunisiens en séance, le 6 janvier 2014 à Tunis. © AFP

Publié le 20 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

La campagne électorale pour les législatives s’achève. Le 26 octobre, les Tunisiens vont mettre fin à une transition en cours depuis 2011 en choisissant des élus qui officieront durant les cinq prochaines années.

Le moment est encore une fois historique mais l’euphorie s’est dissipée pour laisser place à une atmosphère à la fois morose et tendue. Les formations politiques jouent leur va tout et à l’approche du scrutin multiplient les appels au consensus et à la création d’un gouvernement d’union nationale (GUN).

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Des appels perçus comme autant de signes du grand désarroi des partis, qui savent désormais que les urnes du 26 octobre ne donneront à aucun d’entre eux une majorité absolue. D’où leur quête d’alliances pour se faire entendre à la future Assemblée et participer au gouvernement qui en sera issu.

Si la Tunisie vit le temps des paris incertains, en revanche il est sûr que, comme en 2011, près de 50 % des citoyens n’iront pas voter. Cette abstention, qui s’explique en partie par la non-inscription sur les listes, en dit long sur la défiance suscitée par la politique.

Les programmes sans reliefs ont fini par lasser.

"Bien sûr il s’agit de manque de confiance, mais aussi une manière sanctionner la pauvreté des propositions. On ne vote pas pour une absence de projet", affirme un éditeur.

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Une campagne atone et confuse, des querelles pseudo politiques, les règlements de comptes entre ex-amis ou encore les programmes sans reliefs ont fini par lasser. Surtout quand tous les partis assurent vouloir venir à bout de la pauvreté, améliorer le pouvoir d’achat, juguler les disparités régionales, établir une réelle justice sociale ou encore réduire le déficit des finances publiques pour remettre la Tunisie à flots sans jamais chiffrer leur projet ou en donner les délais de réalisation.

Effectivement, ce serait inutile. Aucun parti ne pourra imposer sa vision et devra se contenter d’en défendre quelques éléments à l’Assemblée. Les programmes attendront donc et les élus devront remettre à plat la situation du pays avant de lancer d’indispensables réformes et mettre en œuvre la nouvelle Constitution.

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Alors que les plus pessimistes des observateurs assurent que la configuration sera telle que la Tunisie sera ingouvernable durant au moins la première partie du quinquennat, les autres misent sur le bon sens des élus qui ne peuvent sciemment couler le navire.

Tous s’accordent cependant pour appeler au vote : soit au voye utile par crainte des effets de l’éparpillement des voix et pour dégager une majorité, soit à voter comme bon semble à chacun, car seules des urnes représentatives du pays permettront un semblant de stabilité. L’annonce des résultats provisoires le 30 octobre dira s’ils ont été entendus.

 

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