Jean-Luc Mélenchon à la rescousse de Laurent Gbagbo ?
De sa cellule, Laurent Gbagbo scrute la classe politique française. Avec le décès d’un ancien président de l’Assemblée nationale, il perd son « jumeau blanc ». Peut-être se console-t-il avec les propos attribués à un candidat à la magistrature suprême…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 21 mars 2017 Lecture : 2 minutes.
Laurent Gbagbo finira-t-il par être libéré de sa cellule haguenoise ? Le récent onzième refus des juges ne semble pas avoir émoussé le militantisme de ses partisans. Certains d’entre eux, comme l’Ivoirienne Christine Zekou, tentent toujours de rameuter les politiciens gaulois. Hélas pour elle, sa cause vient de perdre l’un des derniers gbagboïstes de la classe politique française (et mentor de Benoît Hamon), en la personne d’Henri Emmanuelli, décédé ce mardi des suites d’une longue maladie.
« Jumeau blanc » de Gbagbo – les deux hommes sont nés le 31 mai 1945 -, l’ancien président de l’Assemblée nationale française critiquait régulièrement la « diabolisation » dont serait victime, selon lui, le héraut du Front populaire ivoirien. Il se targuait même d’avoir « fait sortir Laurent Gbagbo de prison où l’avait enfermé monsieur Ouattara » au début des années 90. L’école primaire de Mama, village natal de l’ancien président ivoirien, porte d’ailleurs le nom d’Emmanuelli…
Sur qui alors les aficionados de « Koudou » pourraient-ils jeter leur dévolu ? Rien de tel qu’un candidat en vue à la prochaine présidentielle française. Celui de La France insoumise a régulièrement pris fait et cause pour Gbagbo. Jean-Luc Mélenchon se plaisait à considérer que l’ancien président ivoirien avait « été iniquement envoyé au Tribunal pénal international pour avoir demandé un recomptage » des voix de la présidentielle, alors qu’Ali Bongo usait de méthodes peu orthodoxes, sans susciter pour autant de cris d’orfraie parisiens. Il n’en fallait pas plus pour que Christine Zekou s’invite au rassemblement des « mélenchonistes », ce 18 mars 2017, à la place de la Bastille. Elle affirme avoir sensibilisé à nouveau le candidat et avoir entendu, de sa bouche, qu’il « irait chercher Laurent Gbagbo en prison », s’il était élu président de la République française…
Éléphants en voie de disparition…
Malgré sa posture au sujet de la « propension de la France à piller les ressources de l’Afrique et à installer des dictateurs, pour après se plaindre de l’immigration », il n’est pas certain que la priorité de Jean-Luc Mélenchon soit d’aller défier la Cour pénale internationale (CPI). Il est pourtant vrai que le dissident du P.S. a défendu Laurent Gbagbo, au-delà de la péremption du soutien automatique de l’Internationale socialiste, en décembre 2010.
Après l’installation au pouvoir d’Alassane Ouattara, d’autres figures du P.S. ont confirmé plus ou moins frontalement leur longue amitié avec le « Christ de Mama » : Henri Emmanuelli le « jumeau », bien sûr, mais aussi Guy Labertit – ancien « Monsieur Afrique » du premier secrétaire du PS d’alors François Hollande -, le communicant « strauss-kahnien » Stéphane Fouks ou encore l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, qui avait été « flashé » dans une boîte de nuit abidjanaise aux côtés de Gbabgo. Hélas pour l’inculpé de la CPI, les éléphants du parti socialiste français sont autant en voie de disparition que les (vrais) pachydermes ivoiriens…
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