Retour en Côte d’Ivoire pour 151 migrants ivoiriens coincés en Libye

Plus de 150 migrants clandestins ivoiriens ont atterri mardi 21 mars à Abidjan en provenance de Libye, après une opération de rapatriement menée par l’État et l’agence des Nations unies en charge des migrations.

Des migrants font la queue devant un camp de migrants à Ceuta, en Espagne, le 17 février 2017. © Jesus Moron/AP/SIPA

Des migrants font la queue devant un camp de migrants à Ceuta, en Espagne, le 17 février 2017. © Jesus Moron/AP/SIPA

Publié le 22 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Des femmes parfois accompagnées de nourrissons, quelques enfants et une majorité de jeunes hommes encapuchonnés : 151 migrants ivoiriens sont rentrés de Libye mardi en fin d’après-midi, revenus de leur rêve d’accéder à l’Europe par la Méditerranée.

« Des gens t’attrapent, ils te tuent »

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Parmi eux, Alassane. Il est parti sans prévenir ses parents en novembre 2016 pour la Libye en passant par le Niger, après avoir donné plus de 1 200 euros à un passeur. Quatre mois plus tard, le jeune Abidjanais assure qu’il ne retentera plus la traversée du Sahara. « En Libye, il y a la guerre, des gens t’attrapent, ils te tuent », explique-t-il, les traits tirés par la fatigue des milliers de kilomètres avalés.

Quelques mètres plus loin, Roger, 26 ans, sait qu’il attendra encore de longues minutes avant de retrouver son ami, parti il y a plus d’un an de Côte d’Ivoire. « Il va directement être hospitalisé : en Libye on lui a tiré des balles dans la jambe, il est blessé », explique le jeune homme.

Son ami, également originaire de Yopougon, a quitté Abidjan à 27 ans pour trouver du travail. « Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord et qu’il ne fallait pas qu’il parte, mais il est parti quand même », poursuit Roger, dont deux autres proches ont rejoint l’Espagne et l’Allemagne dans le même but. « Je reste en contact avec eux sur Facebook, on s’appelle. Même s’ils disent qu’ils sont parfois pris en charge, ce n’est pas une vie« , ajoute le jeune homme, pendant que les migrants franchissent au compte-goutte les contrôles de sécurité face à une nuée de caméras et micros.

« L’eldorado est en Côte d’Ivoire »

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Leur rapatriement est supervisé par l’État ivoirien et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui assurent que ces 151 personnes seront prises en charge et accompagnées. « L’État leur remet un kit avec des vivres et nous leur donnons une enveloppe de 100 euros pour leur permettre de rentrer chez eux, même si la plupart viennent d’Abidjan », explique Dieneba Konaté, coordinatrice de l’OIM à Abidjan.

« Notre souhait est que ces personnes rentrent dans leurs familles », renchérit Issiaka Konaté, directeur général au sein du ministère des Ivoiriens de l’extérieur, avant de mettre en garde les jeunes tentés de prendre la route : « Ils doivent comprendre que les opportunités sont ici, l’eldorado est en Côte d’Ivoire ».

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Les Ivoiriens toujours tentés par la traversée  

Des avertissements peu entendus. Selon un chiffre fourni par le bureau de l’OIM à Abidjan, près de 12 000 Ivoiriens se trouvaient en 2016 en Libye, pays devenu l’un des principaux points de passage vers l’Europe pour les migrants d’Afrique sub-saharienne.

Malgré l’un des taux de croissance les plus forts au monde, la Côte d’Ivoire reste en effet l’un des principaux pourvoyeurs de migrants. Toujours selon l’agence onusienne, près de 20 000 clandestins ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année. En 2016, une majorité d’entre eux était originaire du Nigeria, d’Érythrée, mais aussi de Côte d’Ivoire, de Gambie, du Sénégal et de Guinée.

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