Vatican : le débat continue sur le divorce et l’homosexualité avec le pape François

Le synode de la famille s’est achevé dimanche au Vatican. Deux semaines de travaux à huis clos pendant lesquelles les évêques ont largement évoqué les thèmes du divorce et de l’homosexualité.

Le pape François préside le synode extraordinaire sur la famille le 6 octobre 2014 au Vatican. © AFP

Le pape François préside le synode extraordinaire sur la famille le 6 octobre 2014 au Vatican. © AFP

Publié le 20 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

En concluant dimanche 19 octobre le synode de la famille, inédite pour les passions qu’elle a déchaînées, le pape François a invité tous les participants à "vaincre la peur devant les surprises de Dieu" et à se laisser "conduire par des chemins imprévus".

Trois paragraphes sur les 62 que compte le document final n’ont pas atteint le quorum des deux tiers, obtenant une majorité simple. Ils concernent l’accès aux sacrements des divorcés remariés, qui touche au mariage indissoluble, et l’homosexualité, acte jugé toujours "désordonné" dans le Catéchisme.

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Le document reconnaît le fondement sérieux des mariages civils, des mariages traditionnels et autres formes de cohabitation stables hommes/femmes, encourageant le clergé à les aider à aller vers un mariage religieux.

"Ce n’est nullement un échec, assure toutefois Gian Guido Vecchi, vaticaniste du Corriere della Sera : "La décision de faire publier tout le texte avec le vote point par point a été déterminant. Ce n’était jamais arrivé. Normalement, les paragraphes qui n’obtiennent pas les deux tiers sont enlevés. Le pape, en publiant le texte, les a maintenus. Ces trois paragraphes ont atteint la majorité absolue, et ainsi la discussion peut aller de l’avant, dans un processus de maturation".

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Pourtant, une synthèse provisoire, publiée lundi, allait bien plus loin, parlant des "dons" que les gays apportent à la communauté chrétienne. Mais sa forte médiatisation a eu un effet boomerang, suscitant l’opposition frontale des conservateurs, notamment africains. Du coup, le texte final se contente de parler de la "délicatesse" dans "l’accueil" des gays, tout en refusant toute "analogie" entre couple homosexuel et mariage homosexuel.

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"C’est positif que notre réalité ait été nommée", a admis Élisabeth Saint-Guily, coprésidente de David et Jonathan, mouvement d’homosexuels chrétiens. "Même si le texte n’a pas été approuvé, ça va avoir des effets, le débat va continuer", a-t-elle jugé.

"Une fois de plus, des membres de la hiérarchie catholique errent du côté de l’hypocrisie", a jugé plus sévèrement le mouvement LGBT américain "Human Rights Campaign". "Sur l’homosexualité, on a enregistré un stop", admet le biographe des papes Marco Politi, mais le document final est "le contraire d’une défaite" pour François.

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"Il a conduit le synode à s’ouvrir sur des arguments jusqu’alors tabou. A une grande majorité, les évêques ont reconnu qu’il y a des éléments positifs dans les cohabitations (hors mariage) et que la grâce de Dieu opère dans les vies des divorcés remariés".

"C’est un ‘work in progress’, l’Église a reconnu la valeur profonde des unions de fait et du mariage civil. Ce sont de grands pas en avant", affirme au quotidien La Stampa le théologien jésuite Antonio Spadaro, directeur de la revue Civiltà Cattolica.

(Avec AFP)

 

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