Côte d’Ivoire : décès au Maroc de Mathias Doué, ancien chef d’état-major des armées

Le général Mathias Doué est décédé ce jeudi à la mi-journée au Maroc. Il fut chef d’état-major de l’armée ivoirienne de 2000 à 2004.

Mathias Doué à Abidjan le 22 décembre 2002. © Georges Gobet /AP/SIPA

Mathias Doué à Abidjan le 22 décembre 2002. © Georges Gobet /AP/SIPA

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Publié le 23 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Malade depuis plusieurs mois, Mathias Yehamun Doué, l’ancien chef d’état-major de l’armée ivoirienne, est décédé jeudi 23 mars à la mi-journée au Maroc, où il séjournait depuis peu. Il avait 71 ans. La nouvelle de la mort du père adoptif de la sprinteuse Murielle Ahouré s’est répandue comme une traînée de poudre à Abidjan. Et pour cause, ce général de division, surnommée « le Chinois », fut un acteur majeur de l’histoire de la Côte d’Ivoire depuis le coup d’État militaire de 1999 jusqu’à la rebellion armée de septembre 2002.

Issu d’une famille plutôt modeste, Mathias Doué, un Guéré de l’ouest ivoirien élevé à Bonoua en pays abouré, a commencé sa carrière militaire après un court parcours de juriste. Sous le président Félix-Houphouët-Boigny, il est nommé à la tête de l’escadron blindé de reconnaissance d’Abidjan, puis du premier bataillon blindé d’Akouédo. Son chef d’état-major est alors le général Robert Gueï.

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Mais Houphouët se méfie de ce militaire à qui l’on prête des opinions « progressistes » et l’envoie pendant cinq ans comme attaché militaire à Pékin puis à Tokyo. C’est de ce passage en Extrême-Orient que lui viendra le surnom « le Chinois ».

Coup d’État de 1999

Il sera ensuite membre du cabinet du ministère de la Défense sous la présidence d’Henri Konan Bédié avant de participer au coup d’État contre ce dernier dirigé par Robert Gueï en décembre 1999. Le chef de la junte en fit son ministre des Sports – Doué eut notamment comme conseiller spécial un certain Basile Boli, figure du football africain – avant de le nommer chef d’état-major.

En octobre 2000, Laurent Gbagbo remporte l’élection présidentielle. À peine arrivé au pouvoir, ce dernier nomme Mathias Doué chef d’état-major des Fanci (les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire). Apprécié du couple présidentiel, proche de la sœur de Laurent Gbagbo, Jeannette Koudou, Mathias Doué est alors au cœur du système Gbagbo. La tentative de coup d’État de septembre 2002 et la guerre civile qui s’ensuit contre les rebelles des Forces nouvelles lui seront fatales.

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Opération Dignité en 2004

Dans la ligne de mire des faucons de l’entourage du président Gbagbo, Doué est jugé responsable de l’échec de l’ »opération Dignité » – la tentative avortée de reprise de Bouaké et de reconquête du Nord, début novembre 2004. Il sera limogé le 13 du même mois. Accusé d’avoir voulu renverser Gbagbo, le général disparaît alors pendant plusieurs mois.

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On le retrouve finalement en mai 2005 sur les ondes de RFI où, après avoir quitté discrètement la Côte d’Ivoire, il déclare vouloir obtenir le départ du président Laurent Gbagbo « par tous les moyens », si la communauté internationale ne prend pas les devants. Très discret par la suite, Mathias Doué sera cité dans le coup d’État manqué contre Gbagbo de décembre 2007. Une thèse jugée peu crédible.

Après l’élection d’Alassane Ouattara, Mathias Doué mettra fin à son son exil à l’étranger. Le désormais retraité intégrera d’abord le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC) avant de couler des jours tranquilles à Abidjan.

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