RDC : 26 morts dans une attaque à Beni, attribuée à l’ADF-NALU
Des rebelles ont attaqué le village de Beni, à l’est de la RDC, dans la nuit de mercredi à jeudi. Vingt-six personnes ont été tuées.
Vingt-six personnes ont été tuées à l’arme blanche dans la nuit de mercredi 15 à jeudi 16 octobre lors d’une attaque attribuée à des rebelles ougandais sur la ville de Beni, dans l’est de la RDC.
Cette expédition contre une ville d’environ 500 000 habitants remet en question le discours des autorités congolaises selon lequel les rebelles de l’Alliance des forces démocratiques-Armée nationale de libération de l’Ouganda (ADF-NALU) seraient pratiquement défaits.
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L’attaque a eu lieu dans le quartier de Ngadi, à la périphérie nord de Beni, fief de la tribu des Nande et carrefour commercial important de la région des Grands Lacs, par lequel transite notamment beaucoup de bois à destination de l’Ouganda.
Recrudescence
Il y a eu "26 morts exécutés à l’arme blanche", a indiqué le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour la province du Nord-Kivu. "Je ne confirme pas que ce sont des ADF, mais les actes commis sont des actes de terroristes", a ajouté l’officier.
Eric Katasomia, journaliste pour la chaîne Radio Télévision Rwanzururu (RTR) a déclaré à l’AFP avoir vu 24 corps sur les lieux de l’attaque en train d’être évacués vers la morgue. Il a pu identifier un militaire, un enfant et quatre femmes. Plusieurs corps portaient des traces de blessures à l’arme blanche, a-t-il confirmé.
La Société civile du Nord-Kivu dénonce depuis plusieurs semaines une recrudescence d’attaques meurtrières des ADF-NALU. L’armée congolaise, soutenue par les Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), leur a pourtant porté des coups sévères depuis le lancement au début de l’année d’une opération destinée à les anéantir.
Selon cette ONG basée à Beni, les attaques ont d’abord visé des villages isolés de la région mais sont montées en puissance. Le 10 octobre, la Monusco dénonçait la mort de neuf personnes, dont des enfants, vraisemblablement tuées par des membres de l’ADF-NALU à Oicha, ville voisine de Beni.
Grosse baffe pour les FARDC
Une source onusienne a déploré jeudi "le regain d’atrocité contre des civils qui, en plus des dernières tueries s’est accompagné du viol de plus de cinquante femmes au Nord-Kivu et en Province-Orientale voisine" en une semaine. De même source, on regrette également "le manque d’attention que prête la Force" militaire de la Monusco à ce problème.
Le lieutenant-colonel Felix-Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, avait estimé le 8 octobre que l’ADF-NALU conserverait sa "capacité de nuisance" tant que sa direction n’aurait pas été "décapitée". Depuis le décès fin août du général Lucien Bahuma, qui commandait l’armée au Nord-Kivu, "il n’y a plus rien qui se passe contre les ADF", et ceux-ci reprennent des forces, ajoute une source anonyme, notant que ces dernières attaques "sont une grosse baffe pour les FARDC après une opération qu’on pensait finie et pour laquelle il y a eu beaucoup de morts" dans les rangs de l’armée.
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