Centrafrique : au moins 50 personnes tuées par des bandes armées

Au moins 50 personnes ont été tuées et des dizaines blessées depuis mardi en Centrafrique par des hommes armés qui ont attaqué trois villages dans la région de Bambari (Centre), ont annoncé vendredi à l’AFP des habitants qui ont fui leurs villages.

Des combattants de l’ex-Séléka à Bambari le 24 mai 2014. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des combattants de l’ex-Séléka à Bambari le 24 mai 2014. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 25 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

« Le bilan provisoire de ces attaques contre les localités de Agoudou Manga, Yasseneme et Ngouyanza est d’au moins 50 morts. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées », a déclaré Isaac Arata-Naba, habitant de Agoudou Manga réfugié à Bambari, joint depuis Bangui.

Selon Prosper Tchoulekrayo, habitant de Yasseneme en fuite à Bambari, « ils ont assiégé ces villages tirant sans distinction sur les habitants ».

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Ces attaques ont été lancées par des éléments de l’UPC (Unité du peuple centrafricain de Ali Ndarass, faction de l’ex-rébellion séléka à dominante musulmane) qui continuent des représailles contre les autochtones », a accusé M. Tchoulekrayo.

Contactée par l’AFP, une source proche de la direction de l’UPC, a nié toute implication directe dans ces nouvelles exactions.

« L’UPC n’est pas impliquée dans ces attaques qui sont plutôt des actes commis par le FPRC. L’UPC a cependant fait échec à une progression (du FPRC) qui visait ses positions », a affirmé cette source sous couvert de l’anonymat.

Le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC dirigé par Nourredine Adam) est une autre faction de l’ex-séléka.

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Des affrontements meurtriers opposent régulièrement des factions rivales de l’ex-séléka, près de la ville de Bambari, où est stationné un contingent de la force de l’ONU (Minusca).

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par la rébellion séléka.

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La contre-offensive des antibalaka, majoritairement chrétiens, a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

L’intervention de la France et des Nations unies a ensuite permis la fin des massacres de masse, l’élection d’un nouveau président et le retour d’un calme relatif dans la capitale Bangui. Mais des groupes armés maintiennent une insécurité permanente dans plusieurs régions du pays.

Selon les circonstances et leurs intérêts locaux (contrôle de mines, racket routier, vol de bétail,…), les groupes issus de l’ex-séléka peuvent s’allier, se combattre, voire nouer des alliances provisoires avec des groupes antibalaka.

Début février, l’experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Centrafrique, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, avait déploré que « les groupes armés règnent en maître sur plus de 60% du territoire, bénéficiant d’une totale impunité. Ils se substituent à l’appareil judiciaire et terrifient la population ».a

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