Formation en ligne : OpenClassrooms joue la gratuité pour accélérer au Maghreb
La société française, qui offre des formations certifiantes et diplômantes reconnues par les pouvoirs publics en France et en Europe, tout particulièrement dans les métiers du numérique, accélère au Maghreb, où elle a signé des accords avec les agences pour l’emploi. Sur fond de chômage endémique des jeunes Maghrébins, la demande est au rendez-vous.
OpenClassrooms, société créée en septembre 2013 dans un contexte d’essor des formations en ligne ouvertes à tous (Mooc), n’est pas une grande inconnue au Maghreb et en Afrique, au contraire. Sur les trois millions de personnes, selon les chiffres de la société, qui s’essaient chaque mois à une formation dans le marketing digital, le développement informatique, le design ou l’entrepreneuriat, 20 à 25% sont africaines. Mieux, derrière les 60% d’usagers français, ce sont les Marocains qui sont les plus représentés.
« La première étape était d’avoir des usagers organiques. Maintenant, nous devons avoir de la reconnaissance », affirme Pierre Dubuc, le fondateur de la société. Première étape de cette démarche : la société a récemment signé des accords avec l’Agence nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANETI) en Tunisie et avec l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) au Maroc pour ouvrir gratuitement aux demandeurs d’emplois l’accès à ses parcours éducatifs sur les métiers du digital.
Et ça marche. En quelques mois, environ 1 000 personnes ont engagé des parcours certifiants au Maroc (partenariat signé en décembre) et en Tunisie (partenariat signé en mars), gratuitement, alors que ceux-ci coûtent en règle générale 20 euros par mois dans d’autres pays. Des certificats qui ne donnent cependant pas la même reconnaissance qu’en France ou en Europe, où OpenClassrooms a le statut d’Établissement d’enseignement supérieur reconnu par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Emploi.
Une « université universelle du numérique » en projet
« La reconnaissance n’est pas la même mais c’est la raison pour laquelle nous venons de signer avec les services publics de l’emploi et que nous avons la caution des deux ministères de l’Éducation nationale et de l’Emploi et de la Formation dans ces deux pays », dit Pierre Dubuc, le fondateur d’OpenClassrooms.
A fortiori, l’organisation, qui compte 60 salariés et 150 mentors assurant des prises de contact hebdomadaires avec les apprenants en cours de formations diplômantes (300 euros par mois sur six mois à un an), revendique un impact positif dans 90% des cas. Comprendre : les formations dispensées donnent lieu à l’obtention d’un emploi, à la création d’une entreprise ou à une promotion en interne.
Des chiffres invérifiables, mais les 200 formations certifiantes ou diplômantes en ligne proposées par OpenClassrooms ne peuvent que trouver un écho favorable dans un contexte de chômage galopant des Maghrébins et des Africains de moins de 30 ans, et de développement rapide des réseaux internet.
C’est pourquoi la société, qui propose la moitié de ses formations en partenariat avec des institutions de formation supérieure (par exemple avec l’école d’ingénieurs CentraleSupélec pour devenir « data scientist ») et avec des entreprises type Google et Microsoft pour développer des compétences utiles à l’utilisation de leurs logiciels, n’entend pas s’arrêter là en Afrique.
Un réseau de mentors va être développé et des lieux d’accueil physiques ouverts
OpenClassrooms veut aussi y ouvrir, d’ici un an, « une université universelle du numérique » pour augmenter sensiblement le nombre d’Africains qui pourront se former. Dans les faits, les mêmes certificats seront proposés aux internautes africains et européens, dans les domaines où la demande de compétence est la plus forte, mais l’accent sera mis sur les formations diplômantes, un réseau de mentors sera développé et des lieux d’accueil physiques seront ouverts.
Des partenariats sont d’ailleurs à l’étude avec plusieurs écoles supérieures et universités africaines, qui sont demandeuses de pareilles technologies, qu’elles n’ont pas toujours les moyens de développer en interne. C’est la raison pour laquelle, pas plus tard que mi-mars, Pierre Dubuc a pris part à une réunion de l’Association mondiale des services d’emploi publics à Abidjan.
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