Afrique du Sud : Zuma interrompt brusquement la tournée internationale du ministre des Finances Pravin Gordhan

Le président sud-africain Jacob Zuma a interrompu lundi en urgence une tournée à l’étranger de son ministre des Finances, Pravin Gordhan, suscitant une avalanche de spéculations sur l’imminence d’un remaniement ministériel.

Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, au Parlement sud-africain en 2010 © Nic Bothma/AP/SIPA

Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, au Parlement sud-africain en 2010 © Nic Bothma/AP/SIPA

Publié le 27 mars 2017 Lecture : 1 minute.

Le chef de l’État « a ordonné au ministre des Finances Pravin Gordhan et à son vice-ministre Mcebisi Jonas d’annuler une tournée de promotion des investissements au Royaume-Uni et aux États-Unis et de rentrer immédiatement en Afrique du Sud », a annoncé la présidence, sans donner plus de détails.

Depuis plusieurs mois, l’actuel ministre des finances, respecté des marchés et des investisseurs pour sa rigueur, s’oppose ouvertement au chef de l’État, englué dans une litanie de scandales de corruption, autour de la bonne gestion des deniers publics.

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Ces frictions se sont encore accrues depuis que Jacob Zuma s’est prononcé, le mois dernier, pour une « transformation radicale de l’économie » au bénéfice de la majorité noire du pays. De nombreuses voix au sein de l’ANC se sont exprimées en faveur d’un limogeage de Pravin Gordhan.

Retour suspect

L’entrée il y a quelques semaines au Parlement de l’ex-patron de la compagnie nationale d’électricité Eskom, Brian Molefe, un proche de Jacob Zuma, a relancé le scénario d’un remaniement du gouvernement.

Brian Molefe est ainsi pressenti pour succéder à Pravin Gordhan ou devenir son adjoint au portefeuille du Trésor.

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« Beaucoup craignent que le président Jacob Zuma ne s’engage finalement dans un remaniement », a commenté lundi le site d’information en ligne Daily Maverick après l’annonce du retour précipité de Pravin Gordhan.

Sur des marchés financiers très nerveux, le rand sud-africain a accueilli la nouvelle lundi en cédant 3% par rapport au dollar.

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En 2016, les trois grandes agences de notation ont donné un sursis à l’Afrique du Sud. Si elle ne l’ont pas, pour l’instant, dégradée dans la catégorie des investissements spéculatifs, elles se sont inquiétées des turbulences politiques actuelles.

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