Algérie : Rafik Khalifa, après la gloire, les déboires

Pour l’ex-golden boy, déjà condamné à la réclusion à perpétuité en Algérie, les ennuis continuent. Il vient d’écoper de cinq ans de prison en France.

Rafik Khalifa est actuellement en détention sous haute protection à la prison d’El-Harrach. © AFP

Rafik Khalifa est actuellement en détention sous haute protection à la prison d’El-Harrach. © AFP

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Publié le 17 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 18/10.

L’ancien milliardaire algérien Rafik Khalifa, 47 ans, patron du groupe Khalifa, qui avait fait fortune dans le transport aérien, la banque, le sponsoring sportif, l’industrie pharmaceutique, le bâtiment et l’audiovisuel, a été condamné par défaut, le 7 octobre, par le tribunal correctionnel de Nanterre (France), à cinq ans de prison. Une peine assortie d’une amende de 375 000 euros et d’un mandat d’arrêt international.

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Il lui est reproché d’avoir organisé, en 2002, la faillite de la filiale française de sa compagnie Khalifa Airways et d’avoir détourné des fonds liés à la revente, pour 16,7 millions d’euros, de la villa Bagatelle, à Cannes, qu’il avait acquise en juin 2002 pour 37 millions d’euros. Il est également accusé d’avoir récupéré l’argent de la revente des avions de Khalifa Airways pour 5,5 millions d’euros.

>> Lire aussi Algérie : Rafik Khalifa et la malédiction de la villa Bagatelle

« Pillage à profit personnel »

Dans son argumentaire, le tribunal a estimé que « M. Khalifa a de manière systématique organisé le pillage, parfois à son profit personnel » de sa société et qu’il s’est « dérobé de manière particulièrement patente à ses responsabilités » en s’exilant à Londres. Paris avait bien demandé à « emprunter » l’accusé le temps du procès, en juin dernier, mais l’Algérie, à qui les Britanniques l’avaient livré en décembre 2013, avait refusé, arguant qu’elle n’extrade jamais ses citoyens. Il n’y a donc aucune chance que le mandat d’arrêt émis par la justice française aboutisse.

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Ce n’est pas la première fois que Rafik Khalifa écope d’une peine de prison. En 2007, un tribunal de Blida, en Algérie, l’avait condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour des malversations liées à la gestion de l’une de ses entreprises, El Khalifa Bank.

Ruiné et déprimé, il attend son procès en appel

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Gardé sous haute protection à la prison d’El-Harrach (banlieue d’Alger) depuis son extradition de Grande-Bretagne, le golden boy, ruiné et déprimé, attend son procès en appel. Si celui-ci a été annoncé à maintes reprises par les médias, sa date n’a toujours pas été fixée. À croire que la justice algérienne n’est pas pressée de rejuger cet homme qui accuse, sans preuves probantes, le président Abdelaziz Bouteflika d’avoir oeuvré en sous-main à la liquidation de son groupe.

Quant aux autres affaires dans lesquelles il aurait trempé – le transfert illégal et massif de devises vers des comptes à l’étranger ou l’importation frauduleuse de cinq stations de dessalement d’eau de mer pour 60 millions d’euros – elles sont encore ouvertes, plus de dix ans après le début de l’instruction.

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