RDC : quel bilan pour la Monusco, près de 18 ans après son déploiement ?

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à renouveler le mandat de la Monusco qui arrive à son terme à la fin du mois de mars. Zoom sur la plus importante opération onusienne de maintien de la paix dans le monde.

Des Casques bleus du contingent pakistanais sécurisent la base de la Monusco de Ziralo, dans l’est de la RDC, le 6 avril 2016. © Abel Kavanagh/Monusco

Des Casques bleus du contingent pakistanais sécurisent la base de la Monusco de Ziralo, dans l’est de la RDC, le 6 avril 2016. © Abel Kavanagh/Monusco

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Publié le 30 mars 2017 Lecture : 3 minutes.

Près de 18 ans après son déploiement, la Monusco va devoir rester en RDC. Le mandat de la mission onusienne qui expire le 31 mars devait normalement être renouvelé par le Conseil de sécurité. D’autant que ce vaste pays du continent, étendu sur plus de 2, 4 millions de km2, demeure l’un des territoires les plus instables d’Afrique.

Dirigeants congolais et partenaires internationaux, tous plaident en effet pour son maintien. Même si Kinshasa voudrait voir se déclencher, dans les mois à venir, une « stratégie de retrait » des Casques bleus du territoire congolais. Ces derniers sont arrivés en 1999 sous la bannière de la Monuc, mission de l’ONU au Congo, transformée à partir de juillet 2010 en Monusco, la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo.

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Une mission décriée par Kinshasa

Mais, en près de deux décennies de présence, la Monusco n’a pas été « en mesure, avec les moyens dont elle dispose, de parvenir à mettre un terme à une situation de crise qui perdure depuis plusieurs années », a dénoncé récemment à New-York Léonard She Okitundu, chef de la diplomatie congolaise. Un constat qui pousse les autorités congolaises à exiger un ajustement dans le mandat et l’effectif des troupes onusiennes déployées en RDC.

« Critiquer la Monusco équivaut à faire une lecture biaisée de la situation sécuritaire dans le pays. Car dès son déploiement, la Monusco, jadis Monuc, a contribué à la pacification de la RDC : elle a agi d’abord comme force d’interposition et de contrôle de l’application de l’accord de cessez-le-feu, conclu à Lusaka en 1999 ; puis, elle a accompagné le pays dans l’organisation de ses premières élections générales, libres et équitables en 2006 », rétorque un diplomate occidental basé à Kinshasa depuis plusieurs années.

« Hier encore, c’est la Monusco, à travers sa brigade d’intervention, qui a aidé l’armée congolaise à mettre fin à la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) fin 2013. C’est elle qui continue aujourd’hui à appuyer les opérations militaires des FARDC contre les différents groupes armés nationaux et étrangers établis sur le sol congolais », ajoute-t-il.

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Des Casques bleus morts en RDC

Au 31 janvier, 175 militaires, 14 policiers, 28 membres du personnel civil international et 51 sujets congolais sont morts entre 2001 et 2017 dans le cadre des opérations de maintien de la paix en RDC, renseignent les Nations unies.

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Outre les locaux, ces victimes proviennent de 44 États à travers le monde. L’Inde, qui a déjà enregistré au moins 27 morts, le Bangladesh (25) et le Pakistan (16) payent le prix fort.

Passez la souris sur les bulles pour voir le nombre de morts de chaque pays contributeur à la mission onusienne en RDC.

Une réduction de troupes qui n’en est pas une

Principale mission onusienne de maintien de la paix dans le monde avec un budget annuel (juillet 2016-juin 2017) de 1 235 723 100 dollars (environ 1,155 milliard d’euros), la Monusco est constituée aujourd’hui de quelque 16 893 militaires, 1050 membres d’unités de police constituées, 312 policiers et 473 experts. Des chiffres bien en-deçà de l’effectif maximum autorisé jusqu’ici par le Conseil de sécurité – 19 815 militaires, 760 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées – et qui ne devaient pas véritablement changer.

Vendredi, le Conseil de sécurité s’apprête à voter à l’unanimité le projet de résolution sur le renouvellement du mandat de la Monusco, dont l’AFP a obtenu la copie. Et le texte ne prévoit que la réduction de 7% environ de l’effectif maximum autorisé des militaires et policiers. Passant ainsi de 19 815 à 18 316 pour des soldats de la paix, alors qu’ils ne sont que près de 16 900. Pas de changement en vue sur le terrain, donc.

Cinquante-huit pays contribuent actuellement aux troupes de la Monusco, experts militaires et policiers compris. On y trouve 23 États africains, mais c’est l’Inde qui a envoyé le plus d’hommes – 3 305 militaires, 280 membres d’unités de police constituées et 43 experts – dans le cadre de cette mission de maintien de la paix. Elle est suivie de près par le Pakistan (3 484 hommes) puis par le Bangladesh (1 907), l’Afrique du Sud (1 355), la Tanzanie (1 263), l’Uruguay (1 154) et le Népal (1 028).

D’où viennent les troupes de maintien de la paix de la Monusco ?

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