Centrafrique : vive tension à Bangui, l’aéroport fermé

La tension restait vive samedi matin à Bangui où l’aéroport était fermé, alors que des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus dans les quartiers nord jusqu’à tard dans la nuit et que la ville était toujours paralysée par une grève des taxis.

Des Casques bleus de la Minusca, le 8 octobre 2014 à Bangui, en Centrafrique. © AFP

Des Casques bleus de la Minusca, le 8 octobre 2014 à Bangui, en Centrafrique. © AFP

Publié le 11 octobre 2014 Lecture : 3 minutes.

Le bilan des affrontements de la nuit n’était pas connu en fin de matinée. Les violences – les plus fortes dans la capitale depuis fin août – qui ont agité la capitale centrafricaine depuis mardi soir ont fait au moins 10 morts, dont un Casque bleu pakistanais, et de nombreux blessés.

Le calme semblait revenu samedi matin mais la ville était toujours paralysée par la grève des chauffeurs de taxis qui protestent contre la mort d’un des leurs, tué mercredi par des musulmans. Le syndicat des conducteurs des taxis et de bus a appelé ses adhérents à une assemblée générale plus tard dans la journée, pour décider de la reprise ou non du travail lundi.

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L’aéroport de la capitale, proche des quartiers les plus touchés par les affrontements, a été fermé. "Les vols à destination de Bangui sont provisoirement suspendus en raison de la situation", a-t-on appris de source aéroportuaire. Depuis le début de la crise en décembre 2013, l’aéroport M’poko a régulièrement été fermé au trafic civil lorsque des tirs étaient signalés dans les quartiers jouxtant la piste.

Accrochages près de l’aéroport

L’avion ramenant l’équipe nationale centrafricaine de football, qui disputait un match amical jeudi à Marrakech contre le Maroc – et qu’elle a perdu 4 à 0 – n’a ainsi pas pu rentrer au pays. Des individus ont été signalés vendredi soir sur le tarmac de l’aéroport. Ils ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène tirés par les forces internationales.

Les échanges de tirs, tantôt nourris, tantôt sporadiques, de la nuit dans les quartiers nord feraient suite à des accrochages dans le quartier de Boy-Rabe, près de l’aéroport, entre des anti-balaka – ces miliciens majoritairement chrétiens qui avaient lancé la chasse aux musulmans au début de l’année – et des soldats onusiens et français.

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Les anti-balaka, qui réclament toujours la démission de la présidente de transition Catherine Samba Panza, ont indiqué "avoir suspendu la participation au gouvernement de leurs deux ministres", chargés de l’Environnement et du Tourisme, comme ils l’avaient annoncé au début de la semaine.

Les militaires exhortés à regagner leurs casernes

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Le ministre de la Défense Aristide Sokambi a exhorté les militaires à regagner leurs casernes, où ils sont censés être consignés depuis vendredi. "Il a été constaté avec amertume que des hommes en armes et arborant la tenue militaire se livrent à de actes de barbarie sur la paisible population de Bangui", a déclaré le ministre à la radio.

"A cet effet, le chef d’état-major des armées, les autorités militaires et moi-même, adressons une sévère mise en garde à l’endroit de tous ceux des éléments des FACA (Forces armées centrafricaines, ndlr) qui se révéleraient comme étant les auteurs des actions constatées", a-t-il souligné, les menaçant de sanctions. Outre d’anciens soldats, des hommes appartenant à des groupes armés portent également des treillis. La justice a parallèlement annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces violences.

"Les événements de ces derniers jours ont entraîné des pertes en vies humaines. (…) Toutes ces graves violations des droits humains ne sauraient rester impunies", a déclaré dans un communiqué Ghislain Grézenguet, le procureur de Bangui. "Le parquet de la République rappelle qu’une enquête judiciaire est d’ores et déjà ouverte et que les présumés auteurs seront recherchés partout où ils se trouveraient pour répondre de leurs actes", a-t-il ajouté, appelant la population à coopérer avec la justice.

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