Un rapport de la FIDH accuse des banques et assureurs français de participer au financement de la colonisation israélienne
Dans un rapport publié mercredi 29 mars et coécrit notamment avec la Ligue des droits de l’homme et le syndicat CGT, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) accuse des banques et assureurs français de contribuer financièrement au « maintien et au développement » des colonies israéliennes. La France considère comme illégales toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, BPCE et AXA… Voilà les quelques noms dévoilés par ce rapport brûlant publié ce mercredi 29 mars. Intitulé « Les liaisons dangereuses des banques et assurances françaises avec la colonisation israélienne », le document affirme que ces cinq grands groupes français gèrent des « participations financières » ou « détiennent des actions » dans des banques israéliennes, qui constituent un « outil essentiel de la politique de colonisation » en « finançant les constructions », est-il indiqué.
Parmi les auteurs de ce rapport : la Fédération internationale des droits de l’homme. Et selon sa vice-présidente, Maryse Artiguelong, ces entreprises françaises ont les mêmes rapports avec des entreprises israéliennes « qui fournissent des services vitaux au maintien et au développement des colonies », tels que « la construction d’habitations ou d’usines, la connexion aux réseaux téléphoniques et internet ou encore l’aménagement en équipements de surveillance ». Avant de dresser ce constat amer : « Banques et assurance cherchent le profit, quel que soit le résultat. Il est « triste » de voir qu’elles « se mettent dans une telle illégalité juste pour faire un peu plus d’argent ».
Une situation que dénonce également Didier Fagart, un membre de l’association France Palestine Solidarité, co-auteure du rapport. « On veut que les entreprises françaises retirent leur argent des sociétés israéliennes ayant à voir avec les colonies », comme le stipulent des recommandations du ministère des Affaires étrangères français publiées le 24 juin 2014. Une date à a laquelle le ministère a effectivement mis en garde contre « les risques juridiques, économiques et réputationnels liés à la poursuite d’activités économiques et financières dans des colonies israéliennes ».
Tout comme les Nations unies et la grande majorité de la communauté internationale, la France considère en effet comme illégales toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexé.
« Les banques françaises ne peuvent pas dire qu’elles ne savaient pas »
Mais ce n’est pas tout. Le rapport pointe également le fait que BNP Paribas, Société générale, LCL (filiale du groupe Crédit agricole) et Natixis (filiale du groupe Banques populaires – Caisse d’épargne) ont accordé 288 millions d’euros sur la période 2004-2020 à l’entreprise publique Israel Electric Corporation (IEC) pour l’extension de deux centrales au gaz, alors que l’IEC approvisionne en électricité les colonies en Cisjordanie.
« Les banques françaises ne peuvent pas dire qu’elles ne savaient pas », ajoute Didier Fagart. « Elles doivent prendre les bonnes décisions ».
« Des fonds de pension néerlandais et luxembourgeois se sont désengagés ces dernières années des cinq banques israéliennes avec lesquelles les banques françaises ont des liens, pour leur implication dans la colonisation. La Danske Bank et la Deutsche Bank Ethical Fund ont mis l’une d’entre elles sur une liste noire, souligne le rapport.
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