Éthiopie : l’état d’urgence prolongé de quatre mois pour mettre un terme à la contestation

Le Parlement éthiopien a approuvé jeudi 29 mars la prolongation pour quatre mois de l’état d’urgence décrété en octobre dernier. Une mesure qui a pour but de mettre un terme à plusieurs mois de violentes manifestations antigouvernementales, notamment dans les régions à majorité oromo et amhara.

Des soldats éthiopiens empêchent des manifestants d’avancer plus loin à Bishotu, le 2 octobre 2016. © Stringer/AP/SIPA

Des soldats éthiopiens empêchent des manifestants d’avancer plus loin à Bishotu, le 2 octobre 2016. © Stringer/AP/SIPA

Publié le 30 mars 2017 Lecture : 1 minute.

« La chambre a voté à l’unanimité l’extension de l’état d’urgence », a rapporté la radio gouvernementale Fana. Le ministre de la Défense Siraj Fegessa a justifié cette décision par la nécessité de s’assurer que « la paix et la sécurité relatives » qui prévalent actuellement s’installent durablement.

Contestation antigouvernementale 

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Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn avait déclaré l’état d’urgence le 9 octobre pour six mois, après des mois de contestation antigouvernementale dans tout le pays, sévèrement réprimée par les autorités.

Cette déclaration d’état d’urgence sur l’ensemble du territoire était sans précédent en Éthiopie depuis 25 ans, année de la chute du « négus rouge » Mengistu Hailé Mariam. En 2005, les autorités éthiopiennes avaient décrété un état d’urgence limité à certaines villes, dont Addis-Abeba, pour une durée de 30 jours, après des élections controversées.

11 000 personnes arrêtées en six mois

Le mouvement de contestation antigouvernementale a débuté en région oromo (centre et ouest) en novembre 2015, avant de s’étendre à la région amhara (nord) à partir de l’été 2016.

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Oromo et Amhara représentent les deux principales ethnies du pays et forment plus de 60% de la population. Les contestataires dénoncent la domination sans partage de la coalition au pouvoir depuis 25 ans et ce qu’ils estiment être une sur-représentation de la minorité des Tigréens aux postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.

Lors de la flambée de violences, les manifestants s’en étaient notamment pris à des bâtiments publics et à des usines appartenant à des capitaux étrangers. La répression avait fait plus de 500 morts, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

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Les autorités éthiopiennes ont arrêté plus de 11 000 personnes dans le cadre de l’état d’urgence. La plupart ont ensuite été libérées après avoir suivi un programme de « rééducation » et de « conseils ».

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