L’UA dénonce une « provocation inadmissible » de l’ex-président malgache Marc Ravalomanana

L’UA a condamné mercredi les propos tenus par l’ex-chef d’État Marc Ravalomanana, juste après son retour d’exil à Madagascar, et qualifié de « provocation inadmissible » sa mise en cause de la légitimité du président Hery Rajaonarimampianina.

L’ancien président malgache Marc Ravalomanana (c), le 13 octobre 2014 à Antananarivo. © AFP

L’ancien président malgache Marc Ravalomanana (c), le 13 octobre 2014 à Antananarivo. © AFP

Publié le 15 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

"La présidente de la Commission Mme Nkosazana Dlamini-Zuma regrette la tenue par l’ancien président Ravalomanana d’une conférence de presse quelques heures seulement après son retour, et condamne fermement les propos qu’il a tenus à cette occasion". Dans un communiqué publié mercredi 15 octobre, l’Union africaine (UA) critique vivement l’ancient président malgache, rentré lundi par surprise d’Afrique du Sud où il était en exil depuis son renversement début 2009. "La remise en cause de la légitimité des institutions malgaches, issues d’élections libres et démocratiques et dont les résultats ont été reconnus par l’ensemble de la communauté internationale, y compris l’UA et la SADC, est une provocation inadmissible", a-t-elle ajouté.

Lundi, Marc Ravalomana, tout juste rentré d’Afrique du Sud, a pris les autorités de court en tenant un point presse. Il a été rapidement intercepté et emmené dans un lieu toujours tenu secret mercredi, une mesure approuvée par l’UA qui "s’est réjoui des mesures subséquentes prises par (le) gouvernement (malgache) pour gérer la situation".

la suite après cette publicité

>> Lire aussi Madagascar : le fils de Ravalomanana dénonce le "kidnapping" de son père

"J’ai beaucoup de pouvoir, la preuve, je suis rentré sans passeport"

Marc Ravalomanana avait notamment eu le temps de se vanter devant les médias malgaches et d’affirmer que Hery Rajaonarimampianina n’avait pas de légitimité populaire. "J’ai beaucoup de pouvoir, la preuve, je suis rentré sans passeport", a-t-il lancé lors de ce discours, prononcé en malgache.Le président Hery Rajaonarimampianina "a eu la reconnaissance internationale mais (. . . ) ce n’est pas le choix du peuple qui a été reflété", a-t-il ajouté, en rappelant que ni lui, ni son épouse, ni son adversaire Andry Rajoelina arrivé au pouvoir par la force début 2009 n’ont eu le droit de se présenter. "Quand j’ai quitté le pays j’étais au pouvoir. Maintenant que je suis revenu, les Malgaches savent ce qu’ils doivent faire", a-t-il poursuivi.

L’ex-président a aussi laissé entendre que la communauté internationale était au courant de son retour. "Ce retour s’est effectué sans concertation ni avec les autorités autorités malgaches ni avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)", a démenti l’UA. La SADC a joué les médiateurs dans la crise politique malgache, à laquelle l’élection de Hery Rajaonarimampianina fin 2013 a apporté un dénouement.

la suite après cette publicité

Ravalomanana confiné à Diego Suarez

D’après une ancienne ministre, membre de sa mouvance, Marc Ravalomanana est confiné à Diego Suarez (nord) où sa famille est partie mercredi lui rendre visite. Quarante-huit heures après son arrestation musclée, le gouvernement n’a pas révélé publiquement l’endroit où il l’a placé aux arrêts. Dans son communiqué aux médias, le Premier ministre a seulement précisé mercredi que Marc Ravalomanana "se trouve dans un endroit digne de son rang". "Il est en bonne santé et un médecin l’accompagne", est-il précisé.

la suite après cette publicité

Il a également justifié l’éloignement de Marc Ravalomanana, intercepté de force à son domicile lundi et emmené par des gendarmes d’élite cagoulés, disant avoir "reçu des informations fiables indiquant l’existence d’une tentative de porter atteinte à sa vie et à l’ordre public".

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires