En chiffres : la mobilité France-Tunisie, preuve des « liens inextricables » entre les deux pays
Le forum « mobilités et diasporas », organisé du 30 mars au 1er avril par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et l’Institut Français de Tunisie, est l’occasion de revenir en chiffres sur la gestion du flux migratoire entre les deux pays. Et de proposer un traitement « serein » du sujet, « loin de la pression de l’actualité », ajoute Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de la France à Tunis.
Titres de séjours, motifs de migration, éloignements du territoire… Comment a évolué la mobilité franco-tunisienne ces dernières années ? S’appuyant sur le dernier rapport annuel de l’OFII, publié mi-mars, les services de migration français et tunisiens ont travaillé ensemble pour présenter une étude plus poussée sur la migration tunisienne. Olivier Poivre d’Arvor a d’ailleurs annoncé le 27 mars la mise en place, en Tunisie, d’un observatoire français de la migration et de la mobilité entre les deux pays.
L’initiative, qui intervient « dans un contexte certes sensible », vise à souligner à la fois la transversalité de cette migration (culturelle, professionnelle, étudiante, scientifique…) et sa contribution au développement économique des deux pays, s’agissant de la diaspora tunisienne en France mais aussi du retour en Tunisie. Le point en chiffres.
770 000 Tunisiens en France
C’est le nombre de Tunisiens résidant actuellement en France, les deux-tiers d’entre eux ayant la double nationalité, indique Stephane Darmas, directeur de la représentation de l’OFII à Tunis. D’où les « liens inextricables et extrêmement importants » entre la France et la Tunisie, ajoute-t-il. À titre de comparaison, le chiffre s’élevait à plus de 668 600 personnes en 2012, d’après l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE).
Environ 30 000 Français sont installés en Tunisie (dont 67% de double nationaux).
126 771 visas délivrés
126 771 visas ont été délivrés en 2016 par la France à des ressortissants tunisiens, sur les plus de trois millions accordés dans le monde. Ce chiffre, en hausse ses dernières années, place la Tunisie à la 7e position mondiale, derrière l’Algérie (2e, avec 410 522 visas) et le Maroc (3e, avec 285 921 visas).
150 000 dossiers au total, en Tunisie, ont été déposés aux services consulaires en 2016, ce qui montre un « taux de refus très faible », s’est réjoui Stéphane Darmas.
15 401 visas long-séjour
15 401 visas long-séjour ont été accordés à des ressortissants tunisiens, soit environ 7% du nombre total d’étrangers extra-communautaires arrivés en France en 2016. On constate, d’après les chiffres de l’étude, que « la migration tunisienne est avant tout familiale », soulève le directeur de la représentation de l’OFII. Parmi les personnes arrivées en France dans le cadre d’un regroupement familial, 32% se sont installés en Île-de-France, 15% dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et 12,43% en Rhône-Alpes.
Dans le domaine de l’emploi, une hausse des flux de 24% par rapport à l’année précédente a ainsi été observée, notamment concernant les travailleurs qualifiés et durables (+54% sur les CDI, +104% sur les salariés en mission). La moitié (1 068) des 2 375 Tunisiens arrivés en France sous contrat de travail avaient un diplôme d’ingénieur et 59 d’entre eux une formation de cadre médical. D’autres contrats de travail ont également été accordés à des Tunisiens déjà en France ayant changé de titre de séjour.
D’après Campus France, l’agence chargée de la promotion de l’enseignement français à l’étranger, le nombre d’étudiants ayant été acceptés en France pour y poursuivre leurs études a également augmenté (+8,2% en 2015, +17% en 2016). Ceci s’explique en partie par les partenariats entre les deux pays, ayant abouti par exemple à l’ouverture de l’Université Tunis-Dauphine en 2009, et à celle de Sciences-Po Tunis en 2016. « D’autres grandes universités et écoles devraient également voir le jour en Tunisie », précise Stephane Darmas, qui ajoute que « depuis deux ans, nous allons nous-mêmes à la rencontre des étudiants tunisiens, dans les universités de province en particulier – hors Tunis – pour expliquer le système des études en France. »
5 651 interpellations
5 651 ressortissants tunisiens ont été interpellés en 2016 et 1 060 ont été « éloignés » du territoire français, généralement pour « faux documents d’identité », a déclaré le représentant en Tunisie de la Direction de la coopération internationale (DCI) du Ministère français de l’Intérieur.
Le nombre d’interpellations baisse d’année en année, « ce qui est positif », a-t-il signalé.
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