Algérie : des centaines de policiers manifestent devant El-Mouradia, à Alger
Des centaines de policiers ont organisé mardi 14 octobre une marche le long de l’autoroute menant du quartier de Bab-Ezzouar, à Alger centre, après un mouvement similaire de leurs collègues la veille à Ghardaïa, dans le Sud. La mobilisation se poursuivait mercredi matin.
Mis à jour le 15/10 à 10h50.
Sous la pluie, en uniforme et sans leurs matraques, ce mardi 14 octobre, les membres des forces de sécurité ne scandent pas de mots d’ordre, ne brandissent aucune banderole. Selon plusieurs sources concordantes, les protestants réclament de meilleures conditions de travail, la création d’un syndicat ainsi que le départ du général Abdelghani Hamel, nommé à la tête de la police nationale en juillet 2010.
En fin d’après-midi, les manifestants se sont dirigés vers le Palais du gouvernement, à Alger centre, où ils ont tenu un rassemblement qui n’a pas été réprimé par les autorités. Le maire d’Alger est venu à la rencontre des protestataires, mais ces derniers lui ont tourné le dos. Mercredi matin, le mouvement de protestation s’est déplacé vers le palais d’El-Mouradia, siège de la présidence de la République, sur les hauteurs d’Alger. Quelque 500 policiers y tiennent actuellement un sit-in devant un dispositif de sécurité plutôt discret.
Lire aussi : Abdelghani Hamel, l’épreuve du feu
Cette mobilisation est une première en Algérie, la loi n’autorisant pas les membres des forces de sécurité à manifester ou à faire grève sous peine de sanctions. Qui plus est, les manifestations dans la capitale sont interdites en vertu d’un arrêté promulgué par les autorités en juin 2001, peu de temps après la marche organisée par le mouvement des arouchs de Kabylie pour protester contre la répression qui avait fait des dizaines de morts dans cette région.
Réplique de Ghardaïa
Le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la communication à la DGSN, a indiqué mardi soir à l’agence officielle APS que les manifestants appartiennent à deux unités d’intervention programmées pour se déployer à Ghardaïa en remplacement des unités affectées actuellement sur place. Les policiers, expliquait-il, "entendent apporter leur solidarité et leur soutien à leurs collègues de Ghardaïa, afin que cesse les agressions contre les forces de l’ordre dans cette wilaya qui connaît des émeutes récurrentes".
De fait, la veille, lundi 13 mars, une autre manifestation de policiers avait eu lieu, cette fois-ci au centre de ville de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger, en proie à de violentes émeutes intercommunautaires depuis plusieurs mois. Des centaines de policiers ont défilé dans les rues de la ville en brandissant des pancartes et en scandant "Hamel dégage", pour demander, là encore, le départ le patron de la police, réputé proche du cercle présidentiel.
Selon nos informations, le mouvement de protestation s’est poursuivi encore ce mardi à Ghardaïa. Des policiers se sont ainsi rassemblés en centre-ville, notamment devant le bâtiment qui abrite le commissariat central.
Des affrontements entre membres des communautés arabophone et berbérophone, dans la localité de Berriane, près de Ghardaïa, ont fait lundi deux morts et plusieurs blessés, dont des policiers. Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz, a été dépêche sur les lieux pour tenter de ramener le calme.
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Par Farid Alilat
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