RDC : pour Moïse Katumbi, « sans l’application rapide de l’accord du 31 décembre, Kabila n’a plus sa place au palais »

L’opposant congolais Moïse Katumbi a dénoncé sur Twitter ce jeudi le blocage des discussions portant sur la mise en oeuvre de l’accord politique signé le 31 décembre à Kinshasa. Il en impute la responsabilité au président Joseph Kabila.

L’opposant congolais Moïse Katumbi, le 5 juillet 2016 à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

L’opposant congolais Moïse Katumbi, le 5 juillet 2016 à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 31 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

« Tant que l’application stricte, complète et rapide de l’accord de la Saint-Sylvestre ne sera pas effective, la mobilisation des Congolais doit être totale face à des institutions illégitimes », a affirmé jeudi 30 mars Moïse Katumbi, dans une déclaration publique, postée sur son compte Twitter.

« Sabordage » de l’accord

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Le candidat à l’élection présidentielle 2017 accuse le président Joseph Kabila et la majorité présidentielle d’être responsables du blocage des négociations sur la mise en oeuvre de l’accord signé le 31 décembre 2016 à Kinshasa.

Ce compromis autorise le chef de l’État − dont le mandat est arrivé à son terme le 20 décembre 2016 − à rester au pouvoir, à condition qu’il nomme un Premier ministre issu du Rassemblement, principale plate-forme de l’opposition.

En début de semaine, les évêques congolais, arbitres du dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition, ont annoncé qu’ils mettaient fin à leur médiation, justifiant leur décision par l’impasse des discussions.

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« Ce sabordage de l’accord de la Saint-Sylvestre risque aujourd’hui de plonger notre pays dans un indescriptible chaos dont nul ne peut prédire l’ampleur et les répercussions », a prévenu Moïse Katumbi.

Violences dans le Kasaï 

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Le dernier gouverneur du Katanga a par ailleurs dénoncé l’inaction du gouvernement face à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, notamment dans le Kasaï, en proie à des violences depuis le mois de septembre.

« Nous découvrons horrifiés des fosses communes sans que le gouvernement n’apporte aucune explication », a souligné Moïse Katumbi, en référence aux récentes découvertes macabres révélées par l’ONU. L’opposant congolais a par ailleurs exprimé ses condoléances aux familles des deux experts de l’ONU, disparus depuis mi-mars, et retrouvés morts cette semaine dans le Kasaï central.

Appel à la mobilisation du Rassemblement

Le même jour, le porte-parole de la majorité présidentielle, André-Alain Atundu a de son côté dénoncé les actions de mobilisation prévues par le Rassemblement, dont une journée « ville morte » lundi 3 avril. Des actions soutenues par Moïse Katumbi, et qui visent, pour la majorité présidentielle, à créer « l’impression d’une situation pré-insurrectionnelle » dans le pays.

D’après Andre-Alain Atundu, il s’agit là pour le Rassemblement de l’opposition de « mettre à exécution son projet initial de semer le chaos afin de prendre le pouvoir par la pression de la rue ».

La rupture du dialogue entre l’opposition et le camp Kabila et la montée de l’insécurité dans le Kasaï interviennent alors que doit être soumis au vote ce vendredi le renouvellement du mandat de la Monusco, la mission onusienne dans le pays, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

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