Télécoms : un tarif unique de communication dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest

Le projet « free roaming », qui vise à instaurer un tarif unique de communication entre plusieurs pays ouest-africains doit entrer officiellement en vigueur ce vendredi 31 mars.

Une centrale d’appel à Dakar, au Sénégal. © AP/SIPA

Une centrale d’appel à Dakar, au Sénégal. © AP/SIPA

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 31 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

« Ce 31 mars marque une importante avancée dans la marche vers l’intégration en Afrique de l’Ouest ». Ce commentaire de Cina Lawson, ministre togolaise des Postes et de l’Économie numérique fait écho au soulagement des millions d’utilisateurs des services de téléphonie mobile au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et au Sierra Leone.

Ces six pays d’Afrique de l’Ouest ont en effet signé en novembre 2016 un protocole qui met fin à l’itinérance payante, et donne donc aux usagers la possibilité de pouvoir appeler et être appelé dans et hors de la zone de couverture de son opérateur sans payer de frais supplémentaires. Le Togo a ensuite rejoint ces pays deux mois plus tard, en janvier 2017. Il faut toutefois noter ici que le free roaming ne concerne ici que les appels, pas les données mobiles.

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L’initiative date du 12 juillet 2016 . Les régulateurs télécoms ouest-africains, réunis à Dakar, s’étaient alors mis d’accord pour lancer le free roaming à la fin du premier trimestre 2017. Un lancement fortement attendu, dans un contexte où les politiques d’intégration régionale sont de plus en plus actives, les commerçants, les travailleurs agricoles ou les familles transnationales sont amenés à se déplacer davantage dans la sous-région.

« Continuer d’utiliser mon numéro au Sénégal comme si j’étais au Togo va évidemment me simplifier la vie », témoigne d’ailleurs Delphine Mensah, étudiante dans une école de commerce à Dakar.

Réticences des opérateurs

Saluée par des millions d’usagers dans les sept pays, la mesure qui entre officiellement en vigueur ce vendredi 31 mars a, dans certains pays, été adoptée au prix d’âpres négociations entre gouvernants et opérateurs.

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De telles initiatives, sources de fidélisation de la clientèle, sont coûteuses pour ces derniers. Beaucoup d’entre eux ont préféré jusqu’ici offrir des solutions d’itinérance pour leurs abonnés dans les pays où ils sont implantés. Cette solution est pour eux avantageuse en terme de coûts et surtout, efficace en matière de marketing.

Les réticences de certains opérateurs à entrer dans cette zone de libre échange expliquent d’ailleurs l’absence de huit pays à ce rendez-vous. Le Bénin, le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Niger, le Nigeria n’ont pas encore adopté le protocole instituant le free roaming.

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Pourtant, selon El Hadj Maman Laminou, secrétaire général de l’Association des régulateurs télécoms d’Afrique de l’Ouest, le free roaming est source « d’augmentation du trafic télécom » et donc « propice à la croissance des revenus des opérateurs télécoms ».

« En rejoignant les premiers pays signataires du protocole, le Togo souhaite faire bénéficier à sa population les nombreux avantages qu’offre le free roaming et confirme au passage sa volonté de renforcer l’intégration en Afrique de l’Ouest », argumente Cina Lawson. Les utilisateurs, eux, espèrent une effectivité du service dès ce vendredi, avec une « excellente qualité des appels reçus et émis dans les pays membres de la zone ».

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