Libye : les tribus du sud s’engagent à lutter contre les passeurs de migrants

Des tribus du sud de la Libye ont signé à Rome un accord de paix qui prévoit un contrôle des 5 000 kilomètres de frontières du Sud, où agissent les passeurs de migrants.

Un milicien scrutant le désert libyen en juillet 2012. © Manu Brabo/AP/SIPA

Un milicien scrutant le désert libyen en juillet 2012. © Manu Brabo/AP/SIPA

Publié le 3 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Les négociations étaient jusque-là restées secrètes. Autour de la table : soixante chefs de clans, notamment les chefs de la communauté toubou, de la tribu arabe des Awlad Suleiman et des Touareg, ainsi qu’un représentant du gouvernement libyen d’union nationale, basé à Tripoli.

Mais c’est bien à Rome que les discussions ont lieu. Et ce dimanche 2 avril , le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, a annoncé que toutes les parties au dialogue étaient parvenues à un accord, lequel a été signé vendredi 31 mars. Cet accord, décliné en douze points, prévoit un contrôle des 5 000 kilomètres de frontières du Sud, où agissent notamment des passeurs de migrants.

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« Une garde frontalière libyenne sera opérationnelle pour surveiller les frontières du sud de la Libye sur 5 000 kilomètres », a précisé le ministre italien de l’Intérieur au journal La Stampa. « Sécuriser la frontière au sud de la Libye signifie sécuriser la frontière au sud de l’Europe », a-t-il ajouté.

Compléter l’action des garde-côtes au nord du pays

En effet, l’initiative de médiation italienne vise à combattre « une économie basée sur les trafics illicites, qui entraîne des centaines de morts en Méditerranée, des milliers de désespérés à la recherche d’une vie meilleure, une poussée populiste en Europe et la menace jihadiste dans le désert », indique le document final de cette rencontre, cité par le journal Corriere della Sera.

L’accord spécifie en outre l’engagement de mettre en place au plus tôt des opportunités de formation professionnelle pour les jeunes afin de « les éloigner de leur unique moyen de subsistance, la criminalité ».

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Cependant, les effectifs pour cette mission ne seraient pas encore clairement définis. Tout juste sait-on que ce nouveau dispositif aura pour but de compléter l’action des garde-côtes au nord du pays. Actuellement, quelque 90 gardes-côtes libyens achèvent leur formation sous l’égide de l’UE, et l’Italie s’apprête à leur rendre 10 vedettes libyennes saisies en 2011. Ces hommes devraient être opérationnels fin avril-début mai.

Limiter les flux de migrants

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Si l’accord a été signé vendredi 31 mars, cela fait en réalité des semaines que nombre de représentants diplomatiques tentent de s’accorder pour rétablir le contrôle des frontières libyennes. L’Union européenne avait indiqué dans la foulée, lors d’un sommet européen à La Vallette début février, qu’elle chercherait la collaboration des tribus nomades établies dans le sud de la Libye afin de limiter les flux de migrants. La grande majorité des quelque 500 000 migrants ayant atteint les côtes italiennes au cours des trois dernières années provenait de Libye.

Le 20 mars, les ministres de l’Intérieur italien, français, allemand, autrichien, slovène, suisse et maltais côté européen, libyen et tunisien côté africain, s’étaient en outre retrouvés à Rome. Selon un quotidien italien, le gouvernement d’union nationale libyen (GNA) aurait alors demandé radars, embarcations, hélicoptères et véhicules tout terrain, pour 800 millions d’euros, afin de contrôler les frontières sud et les eaux territoriales.

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