Afrique du Sud : quelle peine pour Oscar Pistorius ?

Reconnu non coupable de meurtre mais seulement coupable d’homicide involontaire pour avoir abattu sa petite amie en 2013, Oscar Pistorius connaîtra bientôt sa peine.

Pistorius (D) et son avocat le 13 octobre 2014 à l’ouverture de l’audience au tribunal à Pretoria. © AFP

Pistorius (D) et son avocat le 13 octobre 2014 à l’ouverture de l’audience au tribunal à Pretoria. © AFP

Publié le 13 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12 heures

Le procès champion paralympique sud-africain, Oscar Pistorius, a repris lundi 13 octobre à Pretoria. L’audience doit durer plusieurs jours, durant lesquels la défense comme l’accusation peuvent convoquer à la barre des témoins, pour tenter d’emporter la conviction de la juge Masipa.

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Lundi matin, le premier témoin appelé a été la psychologue Lore Hartzenberg, citée par la défense.  "Nous sommes face à un homme brisé, qui a tout perdu", a-t-elle expliqué : "Il a perdu sa réputation morale et professionnelle, il a perdu des amis, il a perdu sa carrière et par conséquent la possibilité de gagner sa vie et son indépendance financière".

La psychologue a décrit des séances de thérapie au cours desquelles Pistorius était incapable de parler, se contentant de pleurer et de s’effondrer. Selon elle, le jeune homme "éprouve un sincère remords" et souffre pour la famille de sa victime.

"Sur le plan émotionnel, sa perception de lui-même, de sa valeur et de son identité a été gravement atteinte, au point qu’il est peu probable qu’il puisse récupérer complètement des conséquences" du drame, a-t-elle ajouté.

Le procureur a contre-attaqué en pointant la douleur de la famille Steenkamp, brisée elle aussi. "Nous avons affaire à un homme brisé, mais lui est bien vivant", a-t-il lancé.

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Pistorius, en costume sombre et cravate noir comme à l’accoutumée, s’est installé calmement dans son box. Dans la salle, son manager Pete van Zyl et son coach Ampie Louw avaient pris place aux côtés de son père Henke et de son oncle Carl.

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La juge pourrait aussi entendre la famille de Reeva Steenkamp, la jeune mannequin tuée par Pistorius, si elle vient témoigner, comme c’est la pratique avant la sentence en Afrique du Sud. Interrogé sur ce point, le parquet n’a pas souhaité confirmer ni démentir.

Dans un verdict choc rendu le 12 septembre qui a surpris une partie du monde judiciaire sud-africain et profondément meurtri les Steenkamp, la juge Masipa a conclu que Pistorius n’était pas coupable de meurtre mais d’homicide par imprudence.

Le jeune homme a toujours affirmé avoir ouvert le feu par erreur sur la porte fermée des WC pour neutraliser ce qu’il croyait être un cambrioleur, après avoir entendu un bruit suspect.

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Le parquet pourrait faire appel mais dans l’immédiat, la juge a considéré qu’il n’avait pas apporté durant le procès, retransmis de bout en bout à la télévision, la démonstration que le sportif avait une intention homicide.

"L’impression que ça donne, c’est qu’on est trop clément", a commenté l’avocat Martin Hood. "On répète ça sans arrêt. On a des magistrats et des juges qui peuvent infliger des peines sévères, et ils ne le font pas (…) Fondamentalement, il manque dans ce pays une culture de la punition et de la responsabilité".

Selon lui, les juges sont influencés par le fait que les prisons sud-africaines sont déjà surpeuplées (9e rang mondial) et sous pression à cause des détentions provisoires. Beaucoup de détenus sont trop pauvres pour payer une libération sous caution ou ne peuvent pas donner d’adresse car ils habitent en bidonville.

(Avec AFP)

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