RDC : l’appel à la journée ville morte largement suivi

La vie tournait au ralenti lundi à Kinshasa et dans quatre des principales villes de la RDC, après un appel à la grève générale lancé par l’opposition, a constaté l’AFP.

Dans le quartier commerçant de Kinshasa, à proximité de l’avenue du Commerce et du grand marché, en octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Dans le quartier commerçant de Kinshasa, à proximité de l’avenue du Commerce et du grand marché, en octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Publié le 4 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

L’appel de l’opposition à observer une journée ville morte lundi 3 avril a été largement suivi dans la capitale Kinshasa et dans les villes de Lubumbashi, Goma, Mbuji-Mayi et Kananga, alors qu’il était ignoré à Kisangani et à Mbandaka, selon des correspondants de l’AFP.

Commerces fermés

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A 8h, heure locale, commerces et stations service étaient encore fermés, les moyens de transports en commun étaient rares, alors que des habitants déferlaient à pied des quartiers populaires de l’est de la capitale congolaise vers le centre des affaires pour rejoindre leurs lieux de travail ou de débrouille.

La place Victoire, au cœur de Kinshasa, qui grouille généralement de monde dès les premières heures du matin, était quasiment vide. Des policiers, moins nombreux que lors des manifestations d’opposition de septembre et décembre, étaient postés à des points stratégiques de la capitale.

La vie est devenue intenable

« Nous n’avons rien à faire des mots d’ordre des politiciens de tous bords. Notre problème c’est de trouver de quoi nourrir nos enfants, les envoyer à l’école. La vie est devenue intenable pour nous le petit peuple tandis que eux (politiciens) vivent aisément », s’est enflammé Albertine Bulanga, vendeuse de maïs dans un marché de Kingasani.

« Nous avons respecté le mot d’ordre de ville morte parce que nous souffrons beaucoup. Qu’il (le président Kabila) quitte le pouvoir, il a fini son mandat, nous ne voulons plus de lui », a assuré à l’AFP Mamie Biamba, une habitante de ce quartier populaire de l’est de Kinshasa.

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Dans le reste du pays

Même ambiance à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, où des témoins assuraient à l’AFP que les activités étaient quasiment à l’arrêt. À Goma, capitale du Nord-Kivu dans l’est de la RDC, des activités tournaient « très timidement », a constaté le correspondant de l’AFP.

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A Kananga, capitale du Kasaï central en proie depuis septembre à une rébellion qui a fait plus de 400 morts en six mois, « toutes les banques, les marchés, les magasins et les sociétés de télécommunication sont fermés. Tous les bureaux de l’administration publique n’ont pas ouvert, sauf celui du gouverneur de province », a témoigné à l’AFP un journaliste local.

Discussions dans l’impasse

Le Rassemblement, principale plateforme de l’opposition, avait appelé à la mobilisation après l’annonce de la suspension des négociations, sous l’égide des évêques, entre le pouvoir et l’opposition, pour exiger du président Joseph Kabila l’application de l’accord signé à Kinshasa le 31 décembre 2016.

Selon ce compromis politique, le président Kabila – dont le mandat a échu le 20 décembre 2016 – peut rester au pouvoir, mais il doit nommer un Premier ministre issu du Rassemblement. Trois mois après, ce nouveau gouvernement n’est pas encore constitué, alors que le climat politique se tend de jour en jour.

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