États-Unis : retour sur le home-jacking de la Maison Blanche
Dernier en date d’une longue série, l’incident du 19 septembre le confirme : on entre dans le saint des saints de l’exécutif américain comme dans un moulin !
L’Amérique n’est décidément plus ce qu’elle était. Naguère le bâtiment le mieux protégé au monde, la Maison Blanche est aujourd’hui une passoire. Le 19 septembre, un déséquilibré armé d’un couteau s’y est introduit sans être le moins du monde inquiété. Oscar González, c’est son nom, est un ancien combattant de la guerre en Irak. Après avoir escaladé l’une des grilles de la Maison Blanche, il est entré dans le bâtiment par la porte principale – non verrouillée – du rez-de-chaussée, a neutralisé un agent puis traversé plusieurs salles jusqu’à l’East Room.
C’est là que le président tient habituellement ses conférences et qu’il a annoncé la mort d’Oussama Ben Laden. González a alors été maîtrisé par un agent qui n’était même pas en service. Les bergers malinois chargés d’intercepter les intrus sur les pelouses de la Maison Blanche n’avaient pas été lâchés. Par chance, aucun membre de la famille Obama n’était présent ce jour-là.
Limogée
Chef du Secret Service, l’unité d’élite chargée de la protection du président, Julia Pierson a perdu son poste. Il est vrai que ce n’est pas le premier incident de ce type. Le 16 septembre, alors qu’il était en visite à Atlanta (en Géorgie), Obama a vu monter à ses côtés dans un ascenseur un vigile armé. En violation, bien sûr, de toutes les règles de sécurité. L’individu, qui possède semble-t-il un casier judiciaire long comme le bras, a même pris des photos du président. Et dire que Pierson avait été nommée il y a un an et demi pour redorer le blason du Secret Service, terni par une série de scandales !
En 2011, par exemple, des balles de gros calibre avaient ainsi été tirées contre la façade de la Maison Blanche. Les impacts n’avaient été découverts que quelques jours plus tard. Par une femme de ménage. L’épisode avait rendu Obama et son épouse fous de rage. Une de leurs filles ainsi que la mère de Michelle se trouvaient en effet dans les environs au moment de la fusillade. Et ce n’est pas tout !
beuverie
En mars dernier, trois agents ont été mis à pied après une nuit de beuverie : l’un d’eux avait été découvert ivre mort dans le hall d’un hôtel d’Amsterdam (aux Pays-Bas). En 2012, d’autres agents qui accompagnaient Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, lors d’un voyage en Colombie avaient fait monter des prostituées dans leurs chambres. Au cours des cinq dernières années, seize personnes ont réussi à escalader les grilles de la présidence. Le New York Times rappelait récemment une anecdote très drôle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Franklin D. Roosevelt s’était un jour fait projeter un film à la Maison Blanche. Quand les lumières se furent rallumées, il découvrit assis à côté de lui un parfait inconnu… Quoi qu’il en soit, beaucoup d’Américains, surtout dans la communauté noire, s’inquiètent : le président est-il protégé comme il le devrait ? Ils craignent que le nom de Barack Obama vienne un jour s’ajouter à la longue, longue liste, de Malcolm X à Martin Luther King, des leaders noirs assassinés.
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