Attaque chimique en Syrie : Washington n’exclut pas une action unilatérale en cas d’impasse à l’ONU
Les États-Unis ont averti, par la voix de leur ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley : ils prendront des mesures unilatérales en Syrie si l’ONU ne parvient pas à répondre à l’attaque chimique présumée survenue à Khan Cheikhoun mardi et qui a fait 72 morts, dont 20 enfants.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence ce mercredi soir, après l’attaque chimique menée mardi 4 avril contre Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d’Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie. Le bilan humain est de 72 morts.
Durant les premières heures de cette réunion, qui n’est pas encore terminée à l’heure où nous écrivons, la Russie a jugé « inacceptable » le projet de résolution envisagé par certains membres du conseil de sécurité et visant le régime syrien, Washington a réagi en menaçant de mener une action unilatérale si les négociations entre les membres du conseil échouaient ce soir.
Des réticences du côté russe
« Quand les Nations unies échouent constamment dans leur mission d’action collective, il y a des moments dans la vie des États où nous sommes obligés d’agir nous-mêmes », a martelé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Hale.
Un peu plus tôt dans la journée, celle-ci avait déjà fustigé la Russie pour n’avoir pas su tempérer son allié syrien. De son côté, le président américain Donald Trump a dénoncé une attaque « horrible, épouvantable ».
Washington, Paris et Londres ont présenté un projet de résolution devant le Conseil de sécurité condamnant l’attaque et appelant à une enquête complète de la part de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac). Les trois pays espèrent un vote rapide sur ce texte, mais les réticences des Russes compliquent le débat.
Selon la version défendue par Moscou, l’aviation syrienne a frappé un « entrepôt terroriste » contenant des substances toxiques.
Ce qu’il y a dans le projet de résolution
Outre l’ouverture d’une enquête, le projet de résolution demande à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l’attaque.
Selon ce projet, Damas devra par ailleurs également fournir les noms de tous les commandants d’escadron d’hélicoptères et ouvrir aux enquêteurs ses bases militaires d’où aurait pu être lancée l’attaque.
Le texte menace également d’imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.
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