Mozambique : la Justice s’intéresse aux comptes de l’ex-président Armando Guebuza

La dette dissimulée du Mozambique, qui a déjà coûté au pays l’aide du FMI, atteint désormais l’ancien président. La justice mène un audit sur les comptes d’Armando Guebuza, encore en poste quand près de 2 milliards d’emprunts dissimulés ont été contractés par des sociétés publiques.

Armando Guebuza en juin 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Armando Guebuza en juin 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 6 avril 2017 Lecture : 1 minute.

Au Mozambique, le procureur général a demandé à plusieurs banques du pays de lui fournir des détails sur les comptes bancaires d’Armando Guebuza, ancien président du pays entre 2005 et 2015, rapporte l’agence Bloomberg. L’ex-président et 17 autres personnalités sont dans le viseur du ministère de la Justice, qui mène un audit sur un total de 2 milliards de dettes dissimulées par le gouvernement mozambicain sous son mandat.

Pour mener cet audit, le procureur général du Mozambique a engagé en novembre dernier un cabinet de renseignement privé réputé basé à New York, Kroll Inc., pour enquêter sur deux sociétés publiques, ProIndicus et Mozambique Asset Management (MAM).

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En avril 2016, ces deux compagnies avaient été accusées d’avoir caché respectivement 622 millions de dollars et 535 millions de dollars de dettes contractées via des emprunts, soit 1,4 milliard en tout. Elles ont contracté ces emprunts en 2013 et 2014, quand Armando Guebuza était encore au pouvoir.

Des révélations pénalisantes

La même société, Kroll Inc., enquête par ailleurs sur un emprunt souverain de 726,5 millions de dollars émis en mars 2016 pour restructurer un emprunt contracté trois ans plus tôt par une entreprise privée à capitaux publics, Ematum.

Cette opération de restructuration avait conduit à la révélation en avril 2016 de l’existence des 1,4 milliard de dollars supplémentaires de dettes cachées, contractée par ProIndicus et MAM pour financer un ambitieux programme militaire.

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Ces révélations avaient entraîné le gel de l’aide budgétaire des principaux bailleurs de fonds du pays, y compris le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Le FMI a rouvert des discussions pour un nouveau programme d’aide en décembre 2016, mais a posé comme condition la réalisation d’un audit international indépendant.

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