Tunisie : un an de prison pour le DJ qui a remixé l’appel à la prière

Le DJ britannique qui a fait polémique en Tunisie après avoir mixé l’appel à la prière dans une boîte de nuit de la région de Hammamet samedi 1er avril a été condamné ce jeudi à un an de prison. Rentré en Grande-Bretagne, il n’a pas assisté au verdict.

A côté du fort de la ville d’Hammamet. . © Photo de Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

A côté du fort de la ville d’Hammamet. . © Photo de Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

Publié le 6 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

« Dax J », qui a quitté la Tunisie peu après la soirée incriminée, a été condamné à six mois pour « outrage public à la pudeur » et à six autres mois pour « atteinte aux bonnes mœurs et à la morale publique », selon le porte-parole du tribunal de première instance de Grombalia, Ylyes Miladi. Celui-ci n’a toutefois pas précisé clairement s’il s’agissait de prison ferme ou non.

Le DJ est mis en cause pour avoir remixé l’appel à la prière, samedi 1er avril dans une boîte de nuit de Nabeul, dans la région de Hammamet, à l’occasion d’une soirée animée notamment par des DJ étrangers. Dès le lendemain de la soirée, une vidéo montrant des jeunes en train de danser sur ce remix circulait, enclenchant une série de mesures.

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Une « atteinte au sacré »

Lundi 3 avril, les autorités annonçaient de fait la fermeture de la boîte de nuit, ainsi que l’ouverture d’une enquête. Le gérant de la boîte faisait pour sa part l’objet d’un mandat de dépôt. « Se moquer des sentiments des Tunisiens et de leurs principes religieux est une chose absolument inacceptable », avait dénoncé le ministère des Affaires religieuses, en critiquant « des actes portant atteinte au sacré et aux rites religieux ».

À noter que le gérant de la discothèque où officiait le DJ, et un organisateur de la soirée ont pour leur part bénéficié d’un non-lieu, mais le Parquet a fait appel, estimant qu’ils auraient dû s’assurer du contenu de ce qui allait être diffusé.

Les excuses du DJ

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Organisatrice de l’événement, qui s’est tenu du 31 mars au 2 avril, l’équipe d’Orbit Festival a de son côté « décliné toute responsabilité » et « présenté [ses] excuses » dans un message publié sur sa page Facebook. Dax J « est Anglais et a joué ce titre récemment en Europe », il n’a pas réalisé « que cela pouvait offenser le public d’un pays musulman comme le nôtre », a-t-elle ajouté. Sur la page du festival figure par ailleurs un commentaire de Dax J dans lequel il présente lui aussi ses « sincères excuses » et assure qu’il n’a « jamais voulu provoquer ou offenser quiconque ».

Sur les réseaux sociaux, si certains Tunisiens se sont félicités de ces poursuites judiciaires, estimant que le DJ avait commis un acte offensant, d’autres ont jugé qu’elles étaient déplacées, s’étonnant en outre que le procès se soit tenu aussi vite alors que des affaires autrement « plus importantes » selon eux sont toujours en attente.

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