Législatives tunisiennes : l’abstention, le vrai outsider
Quels que soient les résultats des législatives tunisiennes du 26 octobre, vainqueurs et vaincus devront relativiser leurs performances. En cause : l’abstention qui risque à nouveau de battre des records.
Elle n’a ni tête de liste ni campagne. Elle recueillerait pourtant près de 48 % des suffrages des Tunisiens en âge de voter, selon les prévisions des instituts de sondage. L’abstention réaliserait ainsi le même score ou presque qu’en 2011, lorsqu’un électeur sur deux avait boudé les premières élections démocratiques, considérées comme historiques.
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Sous sa bannière, une masse de silencieux exprimerait qui son mécontentement, qui son indifférence – chez les jeunes de moins de 25 ans essentiellement. Le phénomène se joue à deux niveaux : d’une part, 45,3 % du corps électoral ne s’est pas inscrit sur les listes et n’ira donc pas voter. D’autre part, "sur les 5 188 426 électeurs inscrits, 14 % s’abstiendront comme en 2011", prévoit Hassen Zargouni, patron de l’agence Sigma Conseil.
Échec socio-économique
Ce boycott n’est plus à mettre sur le seul compte de l’inflation des listes, il s’explique aussi par le faible renouvellement – et l’absence de créativité – des propositions politiques, ainsi que par le peu de confiance accordé aux partis.
S’abstenir est une manière de faire payer à la classe politique l’échec socio-économique de ces trois dernières années, et de la contraindre à un bilan. "Les jeux sont faits", affirment les désabusés, que les formations politiques n’ont pas vraiment cherché à séduire ou à convaincre. Beaucoup affichent leur lassitude et renoncent tout simplement à s’exprimer. Quels que soient les résultats, vainqueurs et vaincus devront relativiser leurs performances.
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