RDC : Human Rights Watch évoque 80 arrestations après les manifestations de lundi

Malgré l’échec des manifestations organisées par l’opposition congolaise pour protester contre la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre, l’ONG Human Rights Watch dit avoir recensé près de 80 arrestations de manifestants par les forces de l’ordre.

Dans les rues de Kinshasa en RDC le 2 février 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Dans les rues de Kinshasa en RDC le 2 février 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 11 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Les chiffres évoqués par Human Rights watch (HRW) sont contestés par le porte-parole national de la police congolaise, le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, qui a assuré à l’AFP que les forces de l’ordre avaient « appréhendé et gardé à vue 34 personnes à Kinshasa ».

Avant de préciser le motif de ces interpellations : « Les uns tentaient de braver l’interdiction de la marche, les autres voulaient se livrer à des actes de vandalisme ».  « Leur sort sera connu dans la journée », a conclu l’officier qui a par ailleurs affirmé ne pas avoir d’informations sur d’autres arrestations dans le pays.

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Opérations « villes mortes »

Pour HRW, le nombre des interpellations dans la capitale s’élèverait bien au-delà de 34, puisqu’elle en recense 80. À Lumbubashi, deuxième ville du pays, Hubert Tshisuaka, directeur de l’ONG locale Institut de recherche pour les droits de l’homme (IRDH), a déclaré ce mardi à l’AFP être sans nouvelles de six personnes sur un groupe de 24 interpellées, selon lui, la veille par la police.

Dès dimanche soir, la police congolaise avait annoncé l’interdiction des rassemblements à Kinshasa sous prétexte que le parcours prévu pour la marche comportait « les germes de l’insurrection ». « Tout attroupement de plus de dix personnes sera dispersé » avait-elle prévenu.

Malgré l’interdiction, un important dispositif policier avait été déployé le lendemain, lundi, à travers le pays. Les rues de Kinshasa sont restées désertes, comme dans la plupart des grandes villes du pays. Des opérations « villes mortes » ont même été menées, comme à Beni ou Kananga, où les commerces sont restés fermés et les habitants cloîtrés chez eux.

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La nomination de Bruno Tshibala en question

Pour Human Rights Watch, « les autorités congolaises ont banni de manière répétitive et injustifiée les manifestations politiques menées par l’opposition, réduisant de plus en plus l’espace démocratique dans le pays ».

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De son côté, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a souhaité souligner « l’échec du rassemblement » estimant que l’hostilité de l’opposition à la nomination de Bruno Tshibala, qu’il décrit comme « un opposant historique du pouvoir en place « , au poste de Premier ministre était injustifiée.

Avant d’être exclu fin février du « Rassemblement », dont il était un des dirigeants, Bruno Tshibala avait contesté la légitimité de Félix Tshisekedi, fils de l’historique opposant Étienne Tshisekedi décédé début février, à la tête de l’opposition.

Sa nomination le 7 avril a soulevé l’indignation de l’opposition qui juge cette décision contraire à l’accord du 31 décembre, lequel prévoit une cogestion du pays jusqu’à la prise de fonctions d’un nouveau Président devant être élu avant la fin de l’année.

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