Tunisie : l’Université de Sfax et le ministère de l’Enseignement supérieur rejettent la thèse de la Terre plate
Forcés de réagir face au tollé suscité par l’affaire de la thèse sur la terre plate, menée à l’école nationale d’ingénieurs de Sfax, l’université à laquelle est rattachée l’école et le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont annoncé lundi qu’ils rejetaient définitivement la thèse en question.
Dans un communiqué publié dans la soirée du lundi 10 avril, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique revient sur la polémique suscitée au début du mois par cette thèse qui « remet en cause ‘d’une manière pseudo-scientifique’ les principales théories admises dans le domaine de la physique et de l’astronomie. »
Dans une conclusion pour le moins surprenante, l’étudiante y affirme que « la terre (sic) est plate et le soleil gravite autour ». Arguments religieux (et fautes d’orthographe) à l’appui, et sous l’encadrement de Jamel Touir, maître de conférence à la faculté des sciences de Sfax. L’homme est aussi un ancien député à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC).
Des insuffisances d’ordre scientifique et éthique
La commission des thèses et d’habilitation en génie de l’environnement et d’aménagement de l’Université de Sfax, s’est pour sa part réunie les 7 et 8 avril, suite à la réception de « deux rapports d’évaluation négatifs » concernant cette thèse. Au terme de cette réunion, la décision fut prise de « rejeter définitivement cette recherche et tout travail publié dans son cadre pour [cause] de graves insuffisances d’ordre scientifique et éthique ».
Ce que le gouvernement tunisien note « positivement », sans pour autant vouloir remettre en cause « la liberté académique » ni « l’indépendance des structures scientifiques », précise le ministère de l’Enseignement supérieur, qui suite au tollé provoqué avait également ouvert une enquête préliminaire.
Cette enquête, menée du 3 au 6 avril par la Direction générale de la recherche scientifique, en coordination avec l’Université de Sfax, « a révélé l’existence très vraisemblable de graves défaillances administratives ayant abouti au dépôt » de la thèse de doctorat, indique le communiqué.
Des résultats qui ont poussé le ministère a faire appel à l’Inspection générale de l’éducation nationale pour « identifier les responsabilités des différentes parties concernées » et « entreprendre les mesures conséquentes. »
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