Burkina Faso : vers un référendum constitutionnel pour Blaise Compaoré ?

Le dialogue politique entre la majorité et l’opposition au Burkina Faso a échoué, lundi. Un fiasco qui fait ressurgir l’option d’un probable référendum constitutionnel visant à réviser l’article 37 pour permettre à Blaise Compaoré de se succéder à lui-même en 2015.

Blaise Compaoré en conférence de presse à Copenhague, 17 décembre 2009. © Christian Charisius/Reuters

Blaise Compaoré en conférence de presse à Copenhague, 17 décembre 2009. © Christian Charisius/Reuters

Publié le 8 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

S’achemine-t-on vers l’organisation d’un référendum au Burkina Faso pour sauter le verrou limitatif de l’article 37 de la Constitution qui empêche Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, de briguer un nouveau mandat en 2015 ? La question alimente les débats à Ouagadougou. De fait, l’échec du dialogue politique entre la majorité et l’opposition, acté le 6 octobre, crédibilise de plus en plus l’hypothèse.

Pouvoir et opposition ont rompu leurs discussions lundi au terme d’une ultime rencontre d’une vingtaine de minutes entre leurs co-présidents respectifs, Assimi Kouanda (majorité présidentielle) et Zephirin Diabré (chef de l’opposition), ainsiq sue le président Compaoré, faute d’accord de principe sur le document de cadrage du dialogue inclusif qui portait sur cinq points principaux : la modification de l’article 37, l’installation du Sénat, l’organisation de l’élection présidentielle de 2015, le fonctionnement du Conseil constitutionnel et la contribution de la société civile à la recherche de solutions consensuelles pour la consolidation de la paix.

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Dialogue de sourds

Les deux premiers points ont particulièrement cristallisé le blocage. La majorité souhaitait que les motifs de désaccords puissent faire l’objet d’une nouvelle initiative du président, conformément à ses prérogatives constitutionnelles – en clair que ce dernier puisse organiser un référendum constitutionnel. Une proposition que l’opposition a rejetée, arguant que les points de discorde devaient rester en suspens, et qu’aucune partie ne devait prendre une quelconque initiative sans l’aval de l’autre.

Chaque camp accuse désormais l’autre d’être à l’origine d’un échec qui intervient quelques mois après celui de la médiation initiée l’ancien président de la Haute-Volta (1982-1983), Jean Baptiste Ouédraogo. "La responsabilité de la situation actuelle incombe à l’opposition", fustige Assimi Kouanda, qui assure vouloir poursuivre le dialogue sans préciser avec qui ni à quelles conditions. "L’opposition n’est pas à l’origine de l’échec, réplique Zephirin Diabré. Nous ne pouvions pas prendre une position contraire à celle de notre base."

"S’il (Compaoré) veut faire un référendum ou imposer un Sénat, il va nous trouver en face. L’opposition rejette un mandat à vie" pour Blaise Compaoré, avertit de son côté le leader sanakriste, Me Bénéwendé Stanislas Sankara.

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