Tunisie – Fondation Jacques Chirac : Amira Yahyaoui lauréate du Prix pour la prévention des conflits
La Tunisienne Amira Yahyaoui a été désignée lauréate 2014 du Prix pour la prévention des conflits attribué par la fondation Jacques Chirac. Retour sur le parcours de cette activiste de la bonne gouvernance.
Classée 98e sur les 100 femmes arabes les plus influentes par arabianbusiness.com en 2013, Amira Yahyaoui, connue pour avoir mené une fronde contre la censure du régime de Ben Ali et alerté la scène internationale sur les exactions commises lors du soulèvement populaire de 2010-2011, est la lauréate 2014 du Prix pour la prévention des conflits attribué par la fondation Jacques Chirac.
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Si elle n’est pas à proprement intervenue pour aplanir des différends, elle a mené plusieurs batailles. Dans le droit fil des combats pour la démocratie de son père, le juge Mokhtar Yahyaoui, bête noire de Ben Ali, et de son cousin, Zouhair Yahyaoui, cyberdissident décédé dans les geôles de la dictature, les positions critiques et engagées de cette originaire du sud tunisien sur le site Tunizine l’ont contrainte à l’exil dès 2005.
Mais ce n’est pas tant son activisme contre la dictature qui est aujourd’hui récompensé que sa détermination à défendre les bonnes pratiques en créant, en 2012, l’ONG Al Bawsala, un observatoire de la transparence et de la bonne gouvernance qui rend compte, sur le site marsad.tn, de l’activité de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Teneur des débats, travaux des commissions, répartition des votes, assiduité des élus… tout a été rigoureusement consigné.
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Une initiative qui a provoqué la levée de boucliers de certains parlementaires arguant de la souveraineté de la Constituante. Plaidant pour la défense des droits fondamentaux et libertés individuelles et appelant à la responsabilisation politique des élus pour une aide au développement des initiatives citoyennes, elle a obtenu gain de cause sans toutefois obtenir l’accès aux archives malgré les recours d’Al Bawsala auprès du tribunal administratif.
Celle qui a renoncé à des études à l’Université de Stanford, en Californie, pour accompagner la phase de transition démocratique en Tunisie, a mis en place une veille essentielle sur le travail législatif de l’ANC et songe à passer le flambeau pour retourner sur les bancs de la faculté. Elle n’en demeure pas moins vigilante et active en tant que figure de la société civile et alerte sur les élections législatives et la qualité des futurs députés : "Regardez leurs parcours, leurs positions, et oubliez le nom du parti. Si il y a un truc que j’ai appris à l’Assemblée, c’est que de bons députés il y en a partout et des mauvais aussi".
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