Maroc : le ministère de l’Éducation nationale ordonne la réforme des manuels islamiques
Les manuels qui ont dénigré la philosophie seront « nettoyés » à la rentrée prochaine. C’est la première action de réforme du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Hassad.
![Dans une salle de classe à Casablanca, au Maroc, le 22 octobre 2012. (photo d’illustration) © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/12/22/maroc_lycees.jpg)
Dans une salle de classe à Casablanca, au Maroc, le 22 octobre 2012. (photo d’illustration) © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique
Fin de la polémique entre le ministère de l’Éducation nationale et l’Association marocaine des enseignants de philosophie (Amep). Au terme d’une réunion qui a eu lieu le vendredi 7 avril, le ministère a décidé de réviser les manuels d’éducation islamique qui avaient diffamé la philosophie en avançant qu’elle était « contraire à l’islam ».
Une réforme plus large
La réunion était chapeautée par Fouad Chafiki, directeur des Curriculas et des programmes scolaires au Ministère de l’Éducation nationale. C’est la toute première action de réforme de Mohamed Hassad, fraîchement nommé à la tête d’un département à problèmes et qui absorbe près du quart du budget général de l’État.
« Le ministère a décidé de revoir tous les manuels scolaires d’éducation islamique du secondaire et pas uniquement le manuel qui a posé problème », précise à Jeune Afrique Abdelkarim Safir, président de l’Amep.
Quand philosophie rime avec hérésie
Mi-décembre, l’un de ces ouvrages, intitulé Al Manar (Phare), a cité un texte d’un théologien musulman du 13e siècle, Ibn Salah Achahzouri, qui y décrit la philosophie comme « une dépravation », « une hérésie », « un vice ». Cela a provoqué une tempête d’indignation chez les enseignants de cette matière, qui ont fustigé le caractère « dangereux » de ce manuel et appelé à son retrait. Leur incompréhension était d’autant plus grande que ce livre était le résultat d’une réforme des programmes islamiques ordonnée par le roi du Maroc.
Dans un premier temps, le ministère avait refusé toute idée de retrait, déplorant un « procès d’intention » et estimant que l’extrait controversé a été « sorti de son contexte ».
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