Motion de défiance contre Jacob Zuma : Thabo Mbeki appelle les députés de l’ANC à voter selon leur conscience
L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki a appelé ce mardi les députés de l’ANC, le parti au pouvoir, à voter en leur âme et conscience, à une semaine de l’examen d’une motion de défiance contre le chef de l’État.
Nouveau désaveu pour le président Jacob Zuma, qui depuis le limogeage controversé de son ministre des Finances, Pravin Gordhan, fait face à une nouvelle vague de contestation, appelant à sa démission. Dans une interview accordée au journal The Star, mardi 11 avril, Thabo Mbeki soutient que les députés membres de l’ANC ont tout à fait le droit de voter la motion de défiance déposée par l’opposition contre le président Zuma, bien que la direction du parti au pouvoir ait appelé à soutenir l’actuel chef de l’État et président de l’ANC.
« Nos députés siègent au Parlement en tant que représentants du peuple ! », s’exclame par ailleurs Thabo Mbeki, face au journaliste de The Star.« Tous les députés, de tous les partis politiques, siègent au Parlement car ils ont été élus par le peuple sud-africain et que, par conséquent, ils doivent rendre des comptes à leurs électeurs », a-t-il ajouté.
Deux vieux rivaux
Les deux hommes ne s’apprécient guère et se sont déjà affrontés par le passé. À l’issue de la conférence nationale de l’ANC de Polokwane, en 2007, Thabo Mbeki avait été contraint de quitter la présidence du pays avant la fin de son mandat, après que Jacob Zuma, son grand rival de l’époque, est parvenu à s’imposer à la tête du parti, avec l’appui des jeunes et des syndicats.
Deux ans plus tôt, Thabo Mbeki avais démis Jacob Zuma de ses fonctions de vice-président de l’ANC, avant qu’il ne soit poursuivi par la justice pour viol et pour corruption.
Avant Thabo Mbeki, deux autres pontes de l’ANC, l’ancien vice-président de Jacob Zuma, Kgalema Motlanthe et l’ancien vétéran de la lutte anti-apartheid, Ben Turok, ont appelé les députés à voter selon leur conscience.
Vote à bulletin secret
Saisie par l’opposition, la Cour constitutionnelle pourrait autoriser les députés à s’exprimer à bulletin secret lors du vote, prévu le 18 avril.
En début de semaine, cette requête avait été rejetée par le Parlement, arguant qu’une telle disposition n’était pas prévue par la Constitution et le règlement de l’Assemblée nationale.
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