Start-up africaine de la semaine : les petites annonces du CoinAfrique se déploient au Bénin et au Sénégal

L’application mobile s’approche des 300 000 téléchargements, après avoir trouvé son public au Bénin et au Sénégal, et s’étend plus largement en Afrique francophone.

Un cyber-café à Nairobi, au Kenya. © AP/Sipa/Evgeniya Remizova

Un cyber-café à Nairobi, au Kenya. © AP/Sipa/Evgeniya Remizova

Publié le 14 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Fin avril, l’application mobile de petites annonces CoinAfrique a mis en ligne sa dernière version. Il s’agit de la soixantième mise à jour de cet acteur tout mobile, le service n’étant pas accessible sur ordinateur mais uniquement via smartphones et tablettes.

Sur le continent, la concurrence est rude pour ce marché, entre les acteurs locaux comme l’ivoirien eezydeel.ci, dont le site n’est cependant plus accessible, et les géants internationaux tels que l’Américain Letgo et sa branche sud-africaine, ou encore Facebook Marketplace. Malgré tout, le nouveau venu emmené par un trio franco-sénégalais d’entrepreneurs et de développeurs informatiques a réussi à se faire une place.

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L’application, disponible sur Android et Apple Store, compte 270 000 téléchargements et 40 000 utilisateurs mensuels. On y trouve de très nombreux smartphones à la revente, des ordinateurs, des appareils photo, des voitures, des pièces d’habillement, d’ameublement…

Au total, un volume de 25 000 annonces en moyenne sont proposées par des particuliers dans une vingtaine de pays d’Afrique francophone, de l’Ouest et Centrale. L’ambition est de porter le trafic – l’eldorado des e-commerçants – à un million d’usagers actifs d’ici trois ans.

Tournée des capitales africaines

C’est Matthias Papet, un ancien de l’e-commerce chez Air France, passé à la tête de l’industrie du voyage chez Google, qui prend l’initiative après une rencontre avec un cadre de Leboncoin.fr. En mai 2014, il injecte 50 000 euros d’argent personnel et fait la tournée de plusieurs capitales africaines : Libreville, Douala, Abidjan, Dakar…

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Dans la capitale sénégalaise, les contacts sont bons. Tidjane Deme, alors patron de Google en Afrique francophone et aujourd’hui à la tête d’un outil panafricain au sein de Partech, un fonds de capital-risque implanté à San Francisco, Paris et Berlin, le met en lien avec Jimmy Kumako. Ce dernier est un autre ancien de Google et le fondateur de Dev Engine, une société de développement informatique spécialisée dans les applications et les sites mobiles, qui se trouve être derrière Seneweb ou Marodi.tv.

« Ils [Jimmy Kumako et Martial Konvi, tous deux associés à DevEngineLabs] ont délivré une application avec davantage de fonctions que ce que j’envisageais initialement », raconte Matthias Papet au sujet de la première version disponible dans le magasin d’applications Google en mai 2015. Elle est alors testée par des campagnes de marketing en ligne dans 17 pays grâce à Google AdWords et Facebook.

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Décollage au Bénin

Bonne pioche au Bénin. « Parce qu’il y avait moins de concurrents dans les petites annonces, le produit décolle », dit Matthias Papet. Un réseau de contacts personnels, pour la plupart actifs au sein des géants du net – les « GAFA », pour Google, Apple, Facebook et Amazon – soutiennent de près ou de loin le développement du CoinAfrique. Ils l’aident à organiser une campagne publicitaire de plus large échelle, et l’audience grimpe.

Indicateur éloquent, « le coût d’acquisition d’un usager sur Internet est de 3 à 10 euros en France, nous sommes bien en dessous en Afrique », détaille Matthias Papet. Aujourd’hui, la société compte une dizaine de salariés au Bénin et se développe au Sénégal.

Ces deux pays représentent 50% des annonces. Après une première levée de fonds auprès de particuliers, de 150 000 dollars à la mi-2016, la société est à la recherche de nouveaux investisseurs.

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