RDC : l’opposant Jean-Claude Muyambo condamné à 5 ans en appel pour escroquerie
L’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi et opposant à Joseph Kabila, Jean-Claude Muyambo, a été condamné à 5 ans de prison en appel dans une affaire d’escroquerie par un tribunal de Kinshasa, a annoncé ce jeudi son avocat.
Considéré par l’opposition comme un prisonnier politique, Jean-Claude Muyambo a a vu sa condamnation pour « vente illégale d’un immeuble et détention illicite des documents » alourdie en appel ce mercredi, d’après les affirmations de son avocat Me Beaupaul Mupemba à l’AFP.
Une affaire politique ?
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2002. Emmanuel Alex Stoupic, un citoyen grec exproprié sous l’ère Mobutu, souhaite récupérer ses immeubles et se tourne vers le cabinet de Me Muyambo pour le représenter pendant la procédure judiciaire, ce que l’avocat congolais accepte. Les démarches devant les instances s’éternisent jusqu’à ce que Stoupic se retourne contre Jean-Claude Muyambo, l’accusant d’avoir vendu un de ses immeubles à son insu. Aucune poursuite n’est alors engagée.
Ancien ministre des Affaires humanitaires (2007-2009) sous le gouvernement d’Antoine Gizenga avant de passer dans l’opposition en novembre 2014, Jean Claude Muyambo a été l’un des meneurs de la contestation de janvier 2015 contre le pouvoir. Plusieurs dizaines de personnes avaient alors été tuées pendant trois journées d’émeutes dans Kinshasa, du 19 au 21 janvier. L’opposant avait été arrêté au deuxième jour de ces troubles et condamné à 26 mois de prison en février dernier pour abus de confiance dans le cadre de l’affaire Emmanuel Alex Stoupic. Un chef d’accusation qui masque selon l’opposition une volonté de le faire taire.
L’ancien ministre avait à l’époque contesté la sanction. Ce mercredi, en appel, le tribunal lui a infligé le double de sa peine initiale « au lieu de la diminuer », a relevé Me Mupemba.
Mesures de décrispation
Le nom de Jean-Claude Muyambo figure sur une liste de plusieurs détenus que l’opposition souhaite voir concerné par les « mesures de décrispation » prévues par l’accord de la saint-Sylvestre conclu entre le gouvernement et l’opposition.
Signé le 31 décembre 2016, cet accord ouvre la voie à une cogestion du pays jusqu’à la prochaine présidentielle afin de sortir de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.
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