Au Zimbabwe, les vaches et les chèvres bientôt acceptées comme garanties bancaires ?
Confrontées à la crise économique, les banques du Zimbabwe vont peut-être se voir obligées d’accepter les chèvres, les vaches et les moutons comme garantie en l’échange de l’octroi d’un prêt. C’est en tout cas toute la teneur d’une loi qui doit être examinée cette semaine au Parlement.
Proposée par l’Union africaine du Zimbabwe (Zanu-PF), le parti du président Robert Mugabe, une loi doit être débattue cette semaine au Parlement zimbabwéen pour rendre les « biens mobiles » éligibles comme caution lors d’un prêt à la banque.
Devant les députés, le ministre des Finances, Patrick Chinamasa, a déclaré que ces biens « devraient inclure des catégories de toutes sortes telles que les machines, les moteurs de voiture et le bétail », rapporte le Financial Times. Pour le ministre, cette réforme doit « promouvoir l’inclusion financière des petites et moyennes entreprises, des femmes, des jeunes et d’autres catégories sociales sous-bancarisées ».
Mais d’après le FT, les banques s’inquiètent déjà de la définition de ces « biens ». Les fermiers zimbabwéens qui ont récupéré des terres saisies par Robert Mugabe après sa réforme agraire ont toujours du mal à faire reconnaître la valeur de leurs terrains auprès des banques. Et pour cause : les titres de propriété sont toujours au nom des fermiers blancs qui ont été expulsés.
Grave crise économique
Cette réforme intervient alors que le pays, qui a abandonné sa monnaie à la faveur du dollar américain en 2009 pour mettre fin à l’hyperinflation, fait désormais face à une pénurie de devises américaines.
La crise économique est par ailleurs aggravée par les incertitudes qui pèsent sur la succession du président Mugabe, âgé de 93 ans et au pouvoir depuis 1980, le tout générant un climat jugé hostile aux affaires.
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