Maroc : les indépendantistes rifains ont-ils lancé une OPA sur Al Hoceïma ?

Deux entités basées au Pays-Bas et en Belgique téléguideraient les manifestations qui secouent depuis plusieurs mois cette ville du Nord du Maroc, selon un document de la Direction générale de la surveillance du territoire marocain (DGST) consulté par Jeune Afrique.

Dans les rues d’Al Hoceïma, des milliers de personnes ont protesté contre la mort tragique de Mouhcine Fikri, le 30 octobre 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Dans les rues d’Al Hoceïma, des milliers de personnes ont protesté contre la mort tragique de Mouhcine Fikri, le 30 octobre 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Publié le 13 avril 2017 Lecture : 1 minute.

Six mois après la mort d’un vendeur de poissons happé par une benne à ordures, qui a marqué le début d’une vague de protestation sociale et identitaire dans une région s’estimant depuis toujours délaissée, le mouvement revendicatif d’Al Hoceïma dans le Rif est de plus en plus travaillé par des groupuscules indépendantistes. C’est tout au moins la conclusion à laquelle est parvenue une analyse confidentielle de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), à laquelle Jeune Afrique a pu avoir accès.

Instrumentalisation à distance

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À la manœuvre, deux entités basées au Pays-Bas et en Belgique et actives au sein de l’émigration d’origine rifaine : l’ONG Agraw N’Arif et le Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif. Selon la police, ces organisations auraient joué un rôle important lors des manifestations du 26 mars (attaque d’une résidence policière) et du 9 avril, distribuant banderoles, gilets fluorescents et portraits d’Abdelkrim el Khattabi, le chef de l’éphémère République du Rif entre 1922 et 1925.

Selon nos informations, le 10 avril, jour même de la visite d’apaisement à Al Hoceïma du nouveau ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, un groupe d’une demi-douzaine d’indépendantistes a participé à une réunion du Comité organisationnel temporaire de la Mouvance populaire à Al Hoceïma − structure d’une quarantaine de membres censée encadrer le mouvement de protestation – au café Espace Miramar. Objectif : inciter le comité à décréter la désobéissance civile.

Les transferts de fonds surveillés

Une démarche qui n’a pas fait l’unanimité, une courte majorité du comité privilégiant pour l’instant la poursuite du dialogue avec les représentants du ministère de l’Intérieur, le gouverneur de la province ayant été démis de ses fonctions le 28 mars.

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En attendant, la DGST surveille étroitement les transferts de fonds informels « hawalas » en provenance d’Europe et à destination d’Al Hoceïma – certains d’entre eux participant selon elle « au financement de l’agitation rifaine ».

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