Centrafrique : le Trésor américain sanctionne deux miliciens pour les violences de 2015 à Bangui

Deux miliciens bien connus, Abdoulaye Hissène, ex-Séléka et Maxime Mokom, anti-balaka, sont considérés comme à l’origine des violences qui ont frappé Bangui en 2015 et 2016 par le Trésor américain. Celui-ci a décidé de les sanctionner en gelant notamment leurs avoirs.

Des Casques bleus rwandais à Bangui, le 14 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des Casques bleus rwandais à Bangui, le 14 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 13 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Trésor américain a annoncé par voie de communiqué ce 13 avril, sa décision de sanctionner deux commandants de milice en Centrafrique. Il s’agit d’Abdoulaye Hissène et de Maxime Mokom.

« Tous les biens de ces deux commandants de milices au sein de la juridiction américaine sont bloqués, ainsi que tous les intérêts émanant de ces biens, et les ressortissants américains ont l’interdiction générale de se livrer à des transactions avec eux » détaille le communiqué.

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Deux chefs

Le premier est un ancien leader de la Séléka, qu’on dit actif dans le business de diamants. Il dirigeait la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et a été ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement de Michel Djotodia.

Aujourd’hui, il semble qu’il soit présent dans l’Est du pays, aux côtés d’autres anciens Séléka, plus ou moins regroupés sous l’ombrelle du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), de Noureddine Adam. Il affronterait dans des localités minières d’autres ex-Séléka qui refusent aussi le processus de désarmement.

Le deuxième, Maxime Mokom, est quant à lui issu des rangs des anti-balaka. Lui aussi aurait une réelle emprise sur les activités économiques du pays, et notamment la circulation de marchandises. L’homme, possédant des relais chez d’anciens membres de l’armée centrafricaine s’enorgueillit de diriger seul plusieurs dizaines de comzones. Longtemps, Maxime Mokom a été soupçonné d’agir afin de favoriser un retour au pouvoir de François Bozizé. Lui aussi serait à l’offensive contre les Fulanis au centre et à l’est du pays, à l’instar de Hissène.

Deux épisodes violents

Selon le communiqué du Trésor, « en septembre 2015, Hissène et Mokom ont collaboré, dans le cadre d’une vaste alliance entre les membres de l’ex-Séléka et les combattants anti-Balaka […] dans une tentative visant à encourager la violence à Bangui ».

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En septembre 2015 en effet, les milices dites « du KM5 », du nom d’un quartier de Bangui, menées par des ex-Séléka, et les anti-balaka sous les ordres de Maxime Mokom, s’étaient livrés à des violences dans la capitale. Convois de partis attaqués, assaut sur un commissariat… La violence semblait avoir pour but de déstabiliser les autorités de transition et d’empêcher l’organisation d’élections.

De nouveau en juin 2016, Hissène et Mokom auraient coordonné leur action pour « perturber l’arrivée du vol du président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, à l’aéroport de Bangui », poursuit le communiqué.

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La mission de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine, la Minusca recherche activement Hissène et a déjà réussi à capturer certains de ses hommes. Mais celui-ci semble déterminer à échapper aux autorités. En mars 2016, il avait été arrêté, mais quelques heures seulement : un commando était rapidement venu le libérer, surpassant les gendarmes par le nombre et l’armement.

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