Football : Lucas Alcaraz, le choix surprenant de l’Algérie pour relancer les Fennecs

Kheireddine Zetchi, le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF) a choisi l’Espagnol Lucas Alcaraz (50 ans) pour succéder au Belge Georges Leekens sur le banc des Fennecs. Une nomination qui n’a guère soulevé l’enthousiasme en Algérie.

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Alexis Billebault

Publié le 14 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Lucas Alcaraz n’a pas mis longtemps pour retrouver du travail. L’Andalou, viré de Grenade (Ligue 1) il y a quelques jours, n’a même pas eu besoin de passer par le Pôle Emploi local.

Sa désignation en tant que sélectionneur de l’Algérie a évidemment surpris du côté d’Alger. Alcaraz, qui a effectué l’essentiel de sa carrière de joueur à Grenade, sa ville natale, a dirigé de nombreuses formations en Espagne (Grenade, Almería, Huelva, Santander, Murcie, Cordoue, Xerez, Elche), mais aucune du Top 5 de la Liga ibérique.

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Et sa seule expérience à l’étranger se limitait à un passage de quelques mois sur le banc de l’Aris Salonique, en Grèce, en 2012-2013. « Je pense que dès vendredi, les médias algériens vont se montrer très critiques. Cela a déjà commencé sur certaines chaînes de télé. Les Algériens semblent déçus de ce choix », explique  Alain Michel, qui entraîne le NA Hussein Dey (Ligue 1).

Kourichi : « Le problème, c’est l’équipe, pas l’entraîneur »

Le technicien français, fin connaisseur du football local où il officie depuis neuf ans (MC Alger, MC Oran, JSM Bejaia, Saoura, Belouizdad) a pu mesurer le peu d’enthousiasme des supporters de la sélection nationale. « Ils n’étaient déjà guère emballés quand les noms de Aitor Karanka et Joaquin Caparrós, pourtant plus connus que celui d’Alcaraz, circulaient. Les Algériens s’attendaient à la venue d’un coach plus médiatique. Ils se demandent pourquoi la Côte d’Ivoire a engagé un coach connu comme marc Wilmots et pas l’Algérie. Et Alcaraz, avec les échéances qui arrivent, n’aura pas d’état de grâce. »

L’ex-coach de Grenade, qui sera le premier sélectionneur espagnol de l’histoire de l’Algérie, n’est effectivement pas le plus connu de sa corporation. « Mais la question de sa nationalité est secondaire. Ces derniers mois, le problème, c’est l’équipe, pas les entraîneurs. Si Alcaraz apporte des idées nouvelles, pourquoi pas ? Mais on sait que depuis la Coupe du Monde 2014, où on avait atteint les huitièmes de finale, on a perdu du temps. Il y a des problèmes internes et il va vite falloir rebondir  », intervient Nordine Kourichi, ancien international  (30 sélections) puis adjoint de Vahid Halilhodzic entre 2011 et 2014. « Il y a une qualification pour la Coupe du Monde 2018 à obtenir, même si ce sera difficile. Et une pour la CAN 2019. Alcaraz sera attendu sur ces deux objectifs. »

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Belloumi : « Ne pas être tout de suite négatif »

L’avis de Kourichi est partagé par son ancien coéquipier Lakhdar Belloumi (100 sélections). « Alcaraz ne parle pas français ? Mais c’est un faux problème. Quand j’étais international, on a eu un Russe (Guennadi Rogov), un Serbe (Zdravko Rajkov), qui ne parlaient pas un mot de français, et on avait des résultats », explique celui qui est considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps. « Cette équipe a besoin de discipline. L’effectif est riche, talentueux. Mais ce n’est pas suffisant. Depuis trois ans, la sélection déçoit. Vu son potentiel, ce n’est pas normal. Alcaraz n’a en effet entraîné que des petites équipes espagnoles, mais il faut lui laisser sa chance et ne pas être tout de suite négatif. » Message transmis aux pessimistes professionnels…

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