Le Nigeria repousse le lancement de ses premières obligations vertes
Ce moyen de financement innovant, annoncé en décembre dernier, devra attendre le vote du budget au Parlement. Il doit notamment permettre au Nigeria de résorber son déficit en infrastructures.
![Les méfaits de la production illégale de pétrole sur l’environnement, à proximité de Port Harcourt, au Nigeria, en août 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/04/14/sipa_ap21605950_000002-e1492173482322.jpg)
Les méfaits de la production illégale de pétrole sur l’environnement, à proximité de Port Harcourt, au Nigeria, en août 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA
Officiellement entré en récession depuis septembre dernier, le Nigeria aurait dû être l’un des premiers pays africains à lancer des obligations vertes (green bonds) ce mois-ci.
Ce 12 avril, la ministre de l’Environnement Amina J. Mohammed a annoncé que le lancement de cet emprunt destiné, comme son nom l’indique, au financement de projets respectueux de l’environnement, serait repoussé. Au moins jusqu’au vote du budget au Parlement nigérian, selon l’agence Reuters.
Confronté à la chute des cours du pétrole, le Nigeria a besoin de lever 6 000 milliards de nairas, soit l’équivalent de son budget annuel, pour résorber son déficit en infrastructures.
« Le Trésor public ne peut pas obtenir tous les fonds dont nous avons besoin, constatait Amina Mohammed en décembre dernier. C’est pourquoi nous devons actionner ces moyens innovants [l’obligation verte] pour obtenir des fonds de la communauté internationale ».
« Green bond » : le Maroc en pointe
Parmi les infrastructures que ce green bond doit permettre de financer, la ministre citait notamment le nettoyage du pays Ogoni, très affecté par l’exploitation pétrolière, ou un projet de centrale électrique solaire dans le nord du pays d’une capacité de 1 200 MW. Le Nigeria ne dispose à l’heure actuelle que d’une capacité de 6 000 MW, loin derrière l’Afrique du Sud et ses 40 000 MW alors que sa population est trois fois moindre.
En septembre dernier, la France avait annoncé son intention d’émettre des green bonds en 2017, conformément au vœu émis par François Hollande en avril 2016 d’être le premier pays au monde à le faire. Sur le continent africain, les entreprises marocaines ont quant à elles multiplié les émissions d’obligations vertes auprès de la Banque mondiale, en amont de la COP22 qui se tenait du 7 au 18 novembre à Marrakech.
Après l’Agence marocaine pour les énergies renouvelables (Masen) qui avait bouclé une émission de green bonds de 100 millions d’euros, BMCE Bank of Africa est ainsi devenue la première banque marocaine à recourir à ce type de financement, à hauteur de 45 millions d’euros, début novembre.
Deux jours plus tard, c’était au tour de sa concurrente, le groupe mutualiste marocain Banque populaire (BCP) d’annoncer le même type d’opération, pour un montant de 180 millions d’euros.
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