Maroc : Zakaria Moumni voulait piéger Mounir Majidi en France

Quand l’ombre du « prince rouge » Moulay Hicham se profile derrière une improbable action en justice contre un proche collaborateur du roi Mohammed VI…

L’ancien kickboxeur marocain Zakaria Moumni. © Capture d’écran/france24

L’ancien kickboxeur marocain Zakaria Moumni. © Capture d’écran/france24

Publié le 3 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

(Mis à jour le 16 février 2015 à 15h25 – voir la mise au point ci-dessous)

Décidément, Zakaria Moumni n’en finit pas d’étonner. Cet ancien kickboxer franco-marocain, un des acteurs de l’incident de Neuilly qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre le Maroc et la France, s’en prend à un autre responsable du royaume : Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi du Maroc.

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Fin juin, il dépose une plainte contre Majidi l’accusant de "menaces de mort  en France". Lieu du dépôt : le Tribunal de première instance de Paris, soit la même juridiction où il avait déposé sa première plainte pour torture contre Abdellatif Hammouchi, patron du contre-espionnage marocain, et qui a donné lieu en février dernier à une irruption surréaliste de policiers armés à la porte de la résidence de l’ambassadeur du royaume en France, exigeant la convocation du responsable sécuritaire marocain.

Comme la première plainte, celle contre Mohamed Mounir Majidi était destinée à demeurer secrète pour des raisons évidentes : Moumni voulait profiter de la venue de Majidi en France pour demander son audition devant la Justice, exactement comme il avait planifié son premier coup contre Hammouchi, avec l’aide de l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).

Ce n’est pas la première fois que Moumni accuse Majidi de l’avoir menacé de mort, accusation vigoureusement récusée par le secrétaire particulier du roi. Mais son intention cette fois-ci était de le prendre par surprise en France, espérant le faire convoquer par la justice pour répondre à son accusation de menaces de mort et pousser ensuite les médias à relayer amplement l’information.

Un plan qui n’en finit pas de susciter des interrogations sur ses auteurs et les parties qui peuvent en tirer profit. Selon nos informations, le 26 juin soit quelques jours avant de déposer sa plainte, Zakaria Moumni a été vu en compagnie du prince Moulay Hicham et de son épouse au Marta Bar de l’Hôtel Le Fouquet’s Barrière à Paris. Les deux hommes se sont entretenus longuement et pas seulement, on l’imagine, du job d’adjoint au chef de la sécurité de l’hôtel Georges V à Paris que lui a décroché le  "prince rouge"…

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Mise au point demandée par le comité de soutien Justice pour Zakaria Moumni

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Plusieurs mois après la mise en ligne de cet article, le comité de soutien nous a fait parvenir la mise au point suivante :

"Zakaria Moumni n’a aucun lien avec le prince Hicham. Il l’a croisé tout simplement parce que à cette époque-là le Fouquet’s était le lieu de travail de Zakaria Moumni. Et il se trouve qu’à ce moment-là le Prince Moulay Hicham et son épouse étaient clients de l’établissement.

D’ailleurs, précision, fin juillet 2014 le Directeur de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, Nicolas Cloarec et le directeur de la Sécurité, Alain Kada, ont annoncé à Zakaria Moumni qu’ils mettaient fin à son contrat avec le Fouquet’s ‘pour des raisons politiques’".

 

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