France : des Guinéens font 20 heures de garde à vue pour avoir payé avec un billet de 500 euros
Deux Guinéens ont passés près de vingt heures en garde à vue le 29 septembre pour avoir voulu payer leurs courses à l’hypermarché Leclerc de Douai avec un billet de 500 euros, pourtant vrai. L’un d’eux a raconté son calvaire à France 3 Nord Pas-de-Calais.
Aïssatou est arrivée en France il y a moins d’un mois pour suivre des études de droit à la faculté de Douai. Après ce qu’elle a vécu lundi, elle s’est confiée à France 3 Nord Pas-de-Calais et se dit "bouleversée, brisée". Lundi avec son cousin qui étudie dans la région, elle décide de faire des courses en utilisant l’argent que lui a donné son père en quittant la Guinée quelques semaines plus tôt. Pour régler la facture d’envions 200 euros, elle tend à la caissière un billet de 500 euros. La suite, ce sera une nuit entière passée en garde à vue, le temps que le billet de 500 euros soit vérifié. "On m’a fait enlever mon soutien-gorge, m’a enlevée mes bracelets, ma ceinture, j’ai été fouillée", raconte la jeune fille qui envisage même de quitter la France.
>>Lire aussi: Racisme: Najat Vallaud-Belkacem, l’"ayatollah et les rétrogrades français
Les deux Guinéens, victimes de racisme ?
Le 02 octobre, des associations de lutte contre le racisme et les discriminations raciales ont organisé un rassemblement à Douai pour dénoncer le traitement qui a été réservé aux deux Guinéens. "Le couple a été humilié. Nous nous sentons aussi insultés. Parce que ça veut dire que tout Africain qui va se diriger dans un commerce avec un billet de 500 euros va être vu comme quelqu’un qui utilise de la fausse monnaie. Vous voyez le genre de message qu’on veut faire passer. On va où là? Il y a un abus qui n’est pas acceptable", avait déclaré Aggeex Hutin présidente de l’association Cedyfart Africa International, basée à Douai à France Info.
La direction de l’hypermarché s’est défendue des accusations portées à son encontre. "Le personnel du magasin n’a fait qu’appliquer les consignes de sécurité, définies avec le commissariat de police et renforcées dans le cadre d’un trafic de faux billets dans la région", a expliqué Leclerc dans un communiqué.
Les associations se demandent aussi pourquoi au lieu de trouver simplement un détecteur de faux billets, la police a gardé à vue les deux Guinéens toute une nuit. Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) répond qu’à l’heure où la police a été saisie de l’affaire, les banques étaient fermées. Il a donc fallu attendre le lendemain pour procéder aux vérifications.
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