Burkina : des policiers veulent plus de transparence dans la gestion de leurs salaires

Environ deux cents policiers ont manifesté mardi 18 avril à Ouagadougou pour dénoncer une « gestion opaque » des sommes générées par les prestations de sécurité et d’escorte qu’ils assurent pour certaines structures privées.

La police burkinabè aux prises avec des manifestants à Ougadougou en 2014. © Theo Renaut/AP/SIPA

La police burkinabè aux prises avec des manifestants à Ougadougou en 2014. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 19 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Depuis la mi-mars, des policiers burkinabè ont engagé un mouvement de protestation pour dénoncer l’opacité qui selon eux concerne le paiement de certaines de leurs prestations, réalisées auprès de structures privées potentiellement menacées dans un contexte d’insécurité grandissante.

Ce mardi 18 avril, ils étaient environ 200 à manifester devant le camp de la Compagnie républicaine de sécurité, en périphérie de Ouagadougou. En tenue, et sans armes, ils ont exigé « la publication des contrats authentiques » concernant les prestations de sécurité et d’escorte policière effectuées par la police auprès de banques, d’hôtels, de sociétés d’assurances et de mines contre une rétribution régulière.

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« Le problème est que nous ne percevons pas la totalité de ce que ces sociétés payent », explique à l’AFP un policier présent ce mardi. Selon lui, « la hiérarchie procède à des retenues illégales dans une totale opacité ».

L’objectif de ce mouvement d’humeur, résume-t-il : « exiger de la hiérarchie une transparence sur la gestion des fonds liés à ces services payés », car il y a « trop de détournements dommageables, pour un corps censé lutter contre la corruption ». Le limogeage du directeur général de la police nationale figure également parmi les revendications des manifestants.

Statu quo

Dans un communiqué, l’Union de la Police Nationale (Unapol), le principal syndicat de la police a affirmé « comprendre et soutenir ce mouvement pacifique et discipliné ».

Depuis le début de cette fronde, une délégation de policiers a rencontré le ministre en charge de la sécurité Simon Compaoré. « Un mois plus tard, c’est le statu quo autour de la question : refus total de la hiérarchie de communiquer sur lesdits contrats. Pire, […] la sécurité de certaines sociétés minières s’exécute sur la base de contrats verbaux et la sécurité est gratuitement assurée pour certaines sociétés privées », a regretté l’Unapol.

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Mardi 18 avril, lors d’une autre rencontre avec les policiers, le ministre de la Sécurité a appelé à la reprise « dès demain » des services payés, en attendant un rapport d’enquête de l’inspection générale. « Je vous demande de reprendre le chemin du travail », a-t-il insisté, soulignant que « ce mouvement affaiblit le moral des hommes, notamment ceux en poste dans le nord du pays », théâtre d’attaque jihadistes.

Selon une source de l’AFP proche du ministère, la demande de services payés à la police et à la gendarmerie a connu une « grande hausse » après ces attaques, constituant une « importante manne financière pour ces corps ».

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