Gabon : Alain Djally, l’assistant de Jean Ping, placé sous mandat de dépôt
L’assistant de l’opposant gabonais Jean Ping, qui conteste toujours la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle, a été placé mardi en détention préventive, cinq jours après son arrestation par les renseignements gabonais.
![Jean Ping à Paris le 17 février 2016. © Vincent Fournier/JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/07/08/ping600.jpg)
Jean Ping à Paris le 17 février 2016. © Vincent Fournier/JA
« Alain Djally a été placé sous mandat de dépôt par le premier juge d’instruction et incarcéré à la prison de Libreville sous des inculpations de détention et usage de son ancienne carte militaire et détention illégale d’arme », a déclaré Me Jean-Rémy Bantsantsa, avocat de MM. Djally et Ping. « Ce (mardi) matin, il a été présenté au procureur qui a renvoyé le dossier chez la juge d’instruction et une audience de fond devrait avoir lieu la semaine prochaine », a précisé l’avocat.
Jeudi 13 avril, M. Djally, ancien militaire présenté comme « l’aide de camp » de Jean Ping, avait été arrêté vers son domicile par les services de la Direction générale des recherches (DGR) qui l’avaient placé en garde à vue. Une arme avait été retrouvée chez lui lors d’une fouille, mais selon Me Bantsantsa, « il s’agit d’une balle chargée à blanc qui sert à l’autodéfense et ne suscite pas de permis de port d’arme (…). La juge semble surtout avoir retenu comme chef d’accusation le fait que M. Djally a gardé sa carte de militaire », alors qu’il n’est plus en fonction.
« C’est M. Ping qu’ils cherchent à atteindre »
« J’ai compris que, dans cette affaire, tout a été fait pour l’envoyer en prison. On a bien compris que c’est M. Ping qu’ils cherchent à atteindre », a poursuivi Me Bantsantsa. Jean Ping, qui dénonce des fraudes pendant la présidentielle du 27 août 2016 et se proclame toujours président élu, a organisé un rassemblement samedi à Libreville, le premier depuis plusieurs mois dans la capitale gabonaise, alors que le Gabon est toujours en proie à des tensions politiques, économiques et sociales, sept mois après la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba.
Début avril à Paris, lors d’une conférence organisée par la campagne internationale « Tournons la page » pour la démocratie en Afrique, des membres de la diaspora gabonaise, dont un ancien détenu, avaient dénoncé les conditions d’incarcération dans la prison de Libreville. Le cyberactiviste Landry Amiang y est toujours détenu depuis son retour des États-unis mi-août, tout comme l’ancien député Bertrand Zibi Abeghe, arrêté le 31 août pour « trouble à l’ordre public » et « détention d’arme à feu ».
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