Burkina : dialogue majorité-opposition, ça bloque déjà ?
Présenté comme la négociation de la derrière chance, le dialogue politique entre la majorité et l’opposition au Burkina Faso enregistre son premier revers. En question, des désaccords de fond sur le format même des discussions.
Le dialogue politique entre l’opposition et la majorité est-il déjà rompu ? C’est sans doute trop tôt pour le dire. Mais à la demande du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, il vient d’être suspendu, mercredi 30 septembre, afin de permettre aux dirigeants de consulter leur base.
Ce premier revers intervient alors que les deux parties tentaient de s’entendre sur un document de cadrage pour un dialogue inclusif, concernant notamment l’agenda et les règles de conduite.
Le 29 septembre, elles avaient déjà retenu les cinq points à mettre sur la table des discussions : la modification de l’article 37, l’installation du Sénat, l’organisation de l’élection présidentielle de 2015, le fonctionnement du Conseil constitutionnel et la contribution de la société civile à la recherche de solutions consensuelles pour la consolidation de la paix.
"Initiative nouvelle"
L’opposition réclame désormais que Blaise Compaoré clarifie son statut, sa position et ses objectifs dans les discussions. En clair, le blocage porte sur le sort à réserver, en cas d’absence d’accord, aux points de discussion comme l’article 37 de la Constitution, qui empêche en l’état Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, de briguer un nouveau mandat en 2015.
La majorité présidentielle propose que "les points de désaccord puissent faire l’objet d’une initiative nouvelle par le président du Faso, conformément à ses prérogatives constitutionnelles". Entendre : le chef de l’État pourra organiser un référendum pour trancher la question. L’opposition réclame quant à elle que le président du Faso donne une suite aux discussions, sans prendre de quelconque initiative sans son accord.
"Dès lors que l’article 37 concerne le mandat de M. Compaoré en tant que citoyen et au regard de son statut de chef de l’État, nous pensons que le dialogue devrait l’impliquer directement et l’engager", insiste le leader sankariste Me Benewendé Stanislas Sankara.
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